Pionniers dans la fusion à chaud entre raggajungle et musique indienne-recomposée à la guitare électrique ou piochée dans la discothèque de papa maman1 Asian Dub Foundation affiche des revendications növö-punk et dénoncent la globalisation destructrtce. Quelques eclaircissements

asia(n) Aux Etats-Unis, les gens pensent que l'Asie comprend les pays les plus à l'est le Japon, la Chine... Pour les Anglais, l'Asie est le sous-continent Indien : Pakistan, Bangladesh, Sri Lanka... Si lu regroupes les deux interprétations, tu as l'Asie, avec les deuxième et troisième pays les plus peuplés du monde. Dans les années 70-80, le mot asian est apparu. Asian définit les sud-asiatiques émigrés en Grande-Bretagne, c'est un moyen d'identification qui a changé la façon dont les gens nous percevaient.

dub Le dub est un processus d'enregistrement utilisé dans la Jamaique des années 60-70. Lee Perry, par exemple, s'était procuré un magnéto 2 ou 4 pistes dtoccasion pour enregistrer ses versions dub. Et tout le monde, particulièrement les producteurs américains qui travaillaient sur 16 ou 24 pistes, s'est demandé "Comment a-t-il fait ça?" Une musique à ta fois Si excitante et Si technique. Les gens se le demandent encore, et personne n a trouvé la réponse. Le principe du dub, c'est de détourner la technologie couper des bandes, les mettre à 'envers, rajouter des effets poussés au maximum. Ces principes sont applicables à toutes les musiques : c est à la fois expérimental et extrêmement accessible. Les kids qui font de la jungle devant l'ordinateur de leur chambre, c'est l'esprit dub. Le dub, c'est utiliser le minimum d'instruments à son effet maximum.

foundation La fondation dépasse l'idée de collectif musical. Nous avons créé un projet éducatif pour développer la musique de notre communauté en 1993. A l'époque, nous étions un sound system, nous ne comptions pas tirer une exploitation commerciale de notre musique. Aujourd'hui, nous faisons la même chose pour les jeunes, nous avons mis en oeuvre notre propre projet éducatif. Nous avions des ressources, on a créé une fondation. Un apprenti travaille avec nous, Activator qui est un brillant Di de dix-neuf ans, et le groupe "Invasion".
Il y a un an, ils n existaient pas réellement. Nous voulons aider les nouveaux artistes, particulièrement ceux qui ne s'étaient jamais investis dans la musique auparavant car c est ici que se trouve le vivier e plus intéressant de talents. Nous participons également à d'autres projets éducatifs, notamment la lutte contre le racisme, en utilisant Tes médias pour inciter les gens à se mobiliser. La fondation, c est tout cela. Nous sommes une grande famille.

a bigger crash Sur l'album, deux chansons sont particulièrement politisées L'une est basée sur le discours d'un activiste sri-lankais de soixante-quinze ans prononcé il y a quelques années. Il parle des laissés pour compte du libre échange, qui est une nouvelle forme d'impérialisme et de racisme. On ne peut pas séparer le libre-échange de l'attitude de la Grande-Bretagne ou de la France face à leurs colonies. Il ne suffit pas de sortir quelques belles phrases, il faut inciter les gens à agir. Nous avons énormément de respect pour les activistes qui ont fait capoter le Seattle Round en novembre dernien Nous supportons également la campagne de libération de Mumia Abu Jamal, qui est plus importante en Europe qu en Grande-Bretagne. Tous ces gens agissent au niveau ocal, mais la portée est internationale. Les gens pensent: "on ne peut rien faire contre l'organisation mondiale du commerce". Mais certains font des choses, à leur niveau. Des groupes comme PrimaI Scream, Rage Against the Machine ou nous-mêmes sommes des miroirs de ce mouvement, quel que soit le style musical. BMG va racheter Sony Music, il n'y aura bientôt plus que trois maisons de disques pour contrôler 840/o de la production musicale du monde. Je paie ma facture d'eau à une compagnie française. Une centaine d'entreprises gèrent 99% du commerce mondial. C'est un big crash.

Supergroups Mon premier disque punk : The Pop group, dans les seventies. Pour moi, l'essence du punk, c'est le "do t yourselft'. Dans les années 70, les supergroups comme Genesis, Yes ou Fleetvvood Mac vendaient à la pelle et ne se renouvelaient jamais. La trentaine de maisons de disques de l'époque voulait du supergroup, les artistes étaient découragés. Le punk était la réponse directe à cela :
enregistre avec les moyens du bord, écris des textes politisés, engage-toi dans des mouvements politiques ou artistiques. Aujourd'hui, les supergroups s'appellent Oasis <second hand Beatles> ou Michael Bolton. La domination mondiale par la musique, orchestrée par les maisons de disques et les programmateurs de MTV. Face à cela, il existe une réaction similaire à ce qui s'est passé à l'époque punk. Ceux qui se disent punk aujourd'hui, ce n'est qu'une question de mode. Les gens doivent comprendre la différence entre le style et la substance.

(JG)