L’exact opposé d’un concert de Polyphonic Spree: tandis que ces derniers, trop nombreux pour qu’on puisse réellement les compter, jouent des hymnes sucres et débordants d’amour, VV et Hotel sont sur scène tendus, secs et rêches.

À gauche Hotel joue de la guitare comme s’il lui en voulait beaucoup, jette un regard de tueur. Il joue fort, les gestes agressifs et saccadés. À droite VV, armée seulement de son micro, semble ressentir physiquement chaque riff et coup de la batterie (enregistrée) comme une griffure. Entre eux deux un fort champ magnétique, une électricité dans les regards et les gestes – peut-être cette même attirance qui l’a poussée, elle, à traverser l’Atlantique pour venir le rejoindre à Londres – Ensembles ils jettent à la figure du public un rock abrasif et hypnotique.

Leur duo, même si terriblement efficace, doit cependant se caler sur les parties enregistrées des morceaux, guitare et batterie. Ce choix, s’il autorise cette complicité électrique fascinante entre VV et Hotel, supprime en revanche toute possibilité d’évolution, d’improvisation, bref toute marge de liberté par rapport aux enregistrements s de l’album, ce qui rendrait finalement presque artificiel leur jeu si l’on n’était pas si réjouis par leurs pépites électriques dures comme du rock.