Révélés en France à la Route du Rock 2001, cela fait 2 ans qu’Interpol s’est lancé dans sa tournée marathon à travers le monde pour promouvoir leur premier album Turn On The Bright Lights. Le public est aujourd’hui nombreux à les attendre.

Depuis deux ans on a donc eu l’occasion de voir et revoir Interpol : leurs prestations sont finalement assez semblables d’une fois sur l’autre, les inédits étant rares. Et pourtant on y revient et on en redemande toujours, les concerts sont toujours aussi intenses, et trop courts ; c’est vrai on aimerait bien les renvoyer en studio écrire une suite aussi réussie à leur premier album, mais on les laissera difficilement quitter nos festivals et salles de concert.

Ils rentrent sur scènes dans leurs costumes repassés, thème noir et rouge, et sans un mot attaquent sur Untitled, morceau introductif de l’album. La tension est tout de suite présente, les guitares attaquent sèchement, et la musique réussit l’exploit de prendre de l’altitude malgré la noirceur qui marque chaque morceau. La voix de Paul est sombre et sure d’elle, et quand il martèle ‘Stella I love you’ (Stella was a driver and she was always down), tout le monde dans le public s’appelle Stella. Le concert se déroule sans un seul mot au public, sans un regard entre les musiciens, chacun sérieusement dans son propre monde. Le rythme s’accélère, et alors que tout le groupe est impassible, concentré et pénétré, Carlos s’agite autour de sa basse comme un pantin, chaque note synonyme d’une décharge électrique dans ses jambes raides.

On a pu entendre aujourd’hui un inédit ainsi que, pour notre plus grand bonheur car rarement jouée live, la face B ‘Specialist’, où la basse funky et la construction à rallonge nous font sautiller de plaisir.