Suggestions
pour entraîner les oreilles
à ne pas devenir sourdes.
Six
Organs of Admittance
Dark noontide
(Holy Mountain)
Dans
la lignée de Drekka et Iditarod, un chef d’œuvre de
folk psychédélique. La recherche de départs célestes se fait par l’intermédiaire
de boucles hypnotiques, de guitares acoustiques sur le fil du rasoir,
d’une voix au couteau.
Projet
de Ben Chasny, jeune Californien en devenir, Six Organs of Admittance,
a quelque shose à fouiner dans votre âme. Il la caresse, la tutoie
et puis il la fait s’évader.
Lumineux
et sombre par intermittences, Dark Noontide se barre vers des délires
orientaux, vers des instants de génies indicibles.
Un
grand disque.
Tue-Loup
Penya
(Le Village Vert/Wagram)
Troisième
et meilleur album pour les sarthois de Tue Loup, qui conjuguent cette
fois leur rock profond avec des intonations jazz, des accents folk
et des aspirations hip-hop ; Rom Lideau pose un flow subtile
et efficace sur deux morceaux détonants et surprenants. Des textes
intelligents, des mélodies maîtrisées, Penya est un album mature,
une des bonnes surprises de la rentrée.
www.tue-loup.com
Un
caddie renversé dans l’herbe
Some Menu Songs
(Oozebay/Mangedisque)
Derrière
ce nom farfelu se cache le mariage d’une electronica rêveuse et de
rythmes bossa-nova et latinos.
Surprenant et innovant !
www.oozebap.org
KG
Adieu à l’électronique
(Gooom)
Une
musique éléctro instrumentale est vue tantôt à travers des lunettes
punkoïdes faussement vintage, tantôt à travers des lentilles noisy
empruntées à Kevin Shields (My Bloody Valentine). Adieu…est
dansant, jouissif, entraînant et contient des substances hallucinogènes.
Des
tubes, des tubes : Spectre 7, notamment, vous fera perdre pieds.
www.gooom.com
Salvatore
Tempo
(Racing Junior, Import)
Les
Norvégiens de Salvatore modifient les donnes de leur convaincant
post-rock en injectant une électronique parfois outrancière et des
sonorité jazz séductrices. Produit par John Mc Entire (Tortoise), Tempo
déçoit dans un premier temps et prend finalement toute sa mesure après
plusieurs écoutes successives.
www.racingjunior.com
Zu
Igneo
(Amanita Records)
Des
Italiens héritent de John Zorn et s’appliquent à bidouiller
leur propres compositions, mettant en exergue un esprit habile de
destruction. Déstabilisantes, les expérimentations restent audibles,
sensées et proches d’un auditeur médusé.
Produit
par Steve Albini, cet album combine un free jazz inventif et un son
rock enragé : une seule morsure et vous serez contaminés.
www.amanitarecords.com
Sophia
et Moi
s/t
(Odette
Production)
Abrité
par une petite structure bordelaise, Sophia et moi séduit
l’espace d’un EP décisif, évoquant Bedhead, Couch et
Silo. Sous tension, leur lo-fi vire au bruitiste et au noisy.
Remarquable dans sa spontanéité et sa brutalité intrinsèque. Un bel
espoir.
sophiaetmoi.free.fr
Shunatao
I am Spartacus
(Amanita Records)
Cinquième
album pour les français de Shunatao, prouvant une fois de plus que
certains trésors restent malheureusement trop cachés. Leur pop subtile,
mélodique et orchestrée se mêle à des accords jazzy et à des escapades
électros Un chant rocailleux et sincère livre des textes poétiques
et second degré (Welcome to the death cab) particulièrement rafraîchissants.
Très
spontané, I am Spartacus rappelle Fuck, Deus, Tom
Waits et Zita Swoon. Un disque truffé de petits détails
croustillants (des ronflements et un réveil sur 4910679V(was my number))
qui font qu’on le chérit particulièrement.
www.amanitarecords.com
Sage
Francis
Personal Journals
(Anticon/Chronowax)
Moins
abstract et innovant que les habituelles production du label Anticon
(Clouddead), Personal Journals est un des meilleurs albums
hip-hop de l’année. Grâce à un phrasé très pénétrant, à des rythmes
tranchants, à des scratchs hypnotiques et à des invités de marque
(Sixtoo, notamment), Sage Francis évite tout cliché
et livre un disque idéal pour le réveil.
Aloha
Sugar
(Polyvinyl Records/Import)
Encensés
par la presse américaine et placés en haut des charts universitaires
américaines, Aloha revient avec sa pop mélodique, menée par un vibraphone
omniprésent. Gardant son goût pour un émo-core bien ficelé, le trio
ne séduit pas d’entrée.
C’est
en profondeur que la voix, d’abord insipide, parvient à toucher. Les
influences post rock(Tortoise, Pan American) du groupe se font ressentir,
ce qui permet aux groupes de s’évader d’un format pop classique et
de s’affranchir peu à peu de toute gravité.
It
won’t be long, meilleur titre, fait se côtoyer Trans Am, Matt Pond
PA et Brando dans un univers vaporeux et intimidant.
Sans
être phénoménal, un disque intéressant, à saisir si la main vous est
tendue.
www.polyvinylrecords.com
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