Juillet Juice
 

 

Lunt
S/t
(Unique Records), 2001

Des lignes de guitares à la Sonic Youth ou à la Piano Magic, une tension permanente et impalpable, des textes sombres et subtiles, voici quelques unes des caractéristiques du premier album de Gilles Deles, alias Lunt.

Un disque emprunt d’une maturité étonnante, qui se situe entre un  post-rock noisy et une sorte de folk avant-gardiste. Tantôt bruitiste, tantôt épuré, ce disque éponyme contient des morceaux incontournables, évocateurs et phosphorescents : The black butterfly, One day, Witness…        

Le parlé/chanté est rempli d’émotions et toujours en décalage par rapport aux mélodies ; seul l’accent français, un peu trop appuyé, peut être avancé comme un défaut.

A écouter absolument, cette première référence du label Unique Records est un gage d’espérance et d’excellence pour l’avenir.

www.uniquerecords.fr.st


Virga
Eidos
(Unique Records), 2002

Virga, ou comment faire remixer Silo et Couch par Autechre ou inversement. C’est à dire comment marier une sorte de post rock punk instrumental à l’electronica.

Là on certains butent sur le froideur et le manque d’imagination, Virga réussit le tour de force de donner vie à une musique abstraite mais directe, une musique sans repère mais forcément parlante.      

La qualité des samples, les petites trouvailles magiques et des boucles surréelles sont autant d’éléments qui font de Eidos un disque majeur et trop rare en France.

www.uniquerecords.fr.st


I.N. Fused
Kind of Clue
(0101/Ici d’Ailleurs)

I.N Fused livre un bricolo-rock évoquant Beck, tant dans la voix que dans les rythmes groovy et funky. Hors mis le titre introductif et « Symetrics », un album pénible et peinant à émouvoir positivement : un chant mièvre et presque nauséeux, un manque d’innovation certain et des passages jazzy qui tombent comme un cheveux dans la soupe.      

 On essaiera de ne pas en tenir rigueur à David Lavaysse qui a travaillé d’arrache pied dans son home studio pour parvenir à ce résultat  décevant.

www.0101-music.com


Moose Hill + World Standard - Graceful silence
(333discs/Import)

Deux groupes japonais se réunissent pour ce disque dont la pochette sera certainement élue " pochette la plus laide de l’année ". Moose Hill et World Standard, abrités chez 333 discs, un des labels nippons à la mode, ont tous les deux la même affection pour les plages instrumentales et les guitares acoustiques.

Apaisant au début, plaisant de temps en temps, Graceful Silence tombe trop souvent dans les travers de l’ennui. Aux meilleurs moments de l’album, on pense aux instrumentaux de Jim O’Rourke en un peu orientalisés (Snowy Land, Sea Horses) ; mais le disque peine à transcender et, la demi-heure d’écoute dépassée, on n’est plus du tout susceptible d’accrocher à l’album.

Dommage puisqu’il y a de bonnes idées ici, mais des idées réchauffées. En fait, il vaut mieux acheter l’album solo de Moose Hill (Wolf Song, 333discs/Import, 2001), qui s’avère être bien plus innovant, plus parlant et étonnamment, plus actuel.

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www.333.ro
www.quietone.net


Refree - Quintamentios
(Acuarela/Poplane)

Refree est le projet de Raul Fernandez, un espagnol qui a pas mal compté dans la scène indé espagnole des années 90 et qui est logiquement recueilli par Acuarela.

Il se permet ici d’inviter des artistes qui lui tiennent à cœur (Françoiz Breut, Abel Herandez (Migala)) pour ce disque folk un chouillat décevant ; si certains titres sont de pures joyaux, c’est au milieu d’un album inégal, qui ne restera pas graver dans les mémoires.

Le folk est mêlé à des claviers discrets et se perd parfois dans une crise identitaire dommageable (" Mejor Ahora "). La voix de Fernandez n’est pas exceptionnel et on préfèrera souvent les titres chantés par ses convives.

Pour retenir ce qu’il y a de bon, notons l’introductif et instrumental " Demonillo ", le sombre " Feo y Malo ," l’enivrant " Susto o muerte " et surtout la chanson éponyme, brumeuse, étrange et portée par un final de cuivre plein d’émotions.

Un album à se procurer en solde ou d’occasion.

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www.acuareladiscos.com


Bridget Storm - Here’s what’s left
(Analogue Catalogue/Import)

Here’s what’s left est le premier album de Bridget Storm, groupe derrière lequel se cache Julie Mc Larnon, une songwriter qui nous fait part de ses souffrances, causées par le décès de sa sœur il y a trois ans.

Elle joue ici de tous les instruments, en passant de la guitare au piano, de l’accordéon au violoncelle. Des balades mélancoliques qui font froid dans le dos, portées par la voix fragile de Mc Larnon, entre Kate Bush et Dusty Springfield.

Des paroles enclin à la tristesse, mais qui reflètent également une envie de sortir du marasme, de chasser ses maux.

Le défaut principal de cet album est la ressemblance entre tous les morceaux. C’est la raison pour laquelle on retient forcément les premiers titres (" Wake ", " Losing it "), mais également le dernier " Felt something go ", déjà présent sur le single " Terristrial living " il y a deux ans.

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www.bridgetstorm.com
www.analoguecat.com


The Iditarod - The Ghost, the elf, the cat and the angel
(Blue Sanct/Import)

Un folk hanté et obsédant, une voix fantomatique en velours, The Iditarod livre un album évocateur, parfois effrayant. Sombres, les avancées lyriques (et parfois simplement suggérées à coup de notes subtiles d’accordéon ou de guitare) nous font traverser des paysages lugubres, ceux d’une nuit sans lune.

Les chants de Carin Wagner sont doux et mystérieux. Un Palace féminin et légèrement expérimental, qui fait emprunter à l’auditeur des tunnels parfois traversé chez Cat Power (à l’époque des premiers albums) ou chez Movietone.

Dépouillées et minimalistes, les compositions s’enchaînent subrepticement, sans fracas et dans une unité que pas mal de groupes doivent envier. Les passages instrumentaux, dignes de Empress, font aussi la particularité de cet album plus que recommandable.

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www.bluesanct.com


Wilfried*
Songs for Mum and Dad
(Prohibited records/Wagram)

En ayant su s’entourer (O. lamm, Anne Laplantine), Wilfried livre un premier album ayant les vertus d’un Kim, des allures pop lo-fi et des accents 70’s et 80’s. Le Français, qui maîtrise aussi bien sa langue que l’anglais parvient à un ensemble ma foi agréable. Rappelant Bertrand Betsch (Le silence), voire même le Dominique A. de La Fossette (en moins spontané et poétique), Songs for Mum and Dad souffre malheureusement de titres insipides (Naughty boy) mais surprend et égaie fréquemment (Leaves in the sky et Imaginary friends).

Conclusion, un disque à écouter attentivement. Il peut bien vous le rendre.

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www.prohibitedrecords.com


Tram
A kind of Closure
(Setanta/PIAS)

Dans la forêt des groupes lo-fi s’inspirant de Low, Smog et autres Red House Painters, il faut savoir élaguer pour avoir une meilleur vision d’ensemble. Tram est un groupe méritoire et persévérant , puisque auteur d’un troisième album qui aura (au moins) le mérite de comporter de belles sections de cordes et d’orgues. Mais voilà, la voix ressemble à celle des slows de Scorpions (hmm ! hmm !) et, derrière des introductions pourtant prometteuses, Tram ne parvient pas à grand choses et confirme son statut de groupe de troisième zone.

Les rares espoirs  (" Forgive me dear ") meurent aussi vite qu’ils arrivent, c’est à dire subitement.

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Lol Coxhill & Veryan Weston
Worms Organising Archdukes
(Emanem)

Lines
In Australia
(Emanem)

Emanem est un label qui abrite des formations de musique contemporaine. Lol Coxhill et Veryan Weston sont deux artistes reconnus dans ce domaine, respectivement au saxophone soprano et au piano. Centrant son travail sur l’improvisation, le duo parvient à créer une musique profonde, inspirée et habitée. Les possibilités du saxo sont exploitées exhaustivement. Difficile de décrire ce disque si on est pas un spécialiste de musique contemporaine ; ce qu’on peut dire, c’est que le disque est accessible, chaud, et épatant.

L’album live de Lines est quant à lui un peu moins évident à cerner. Lui aussi est basé sur les impros (trompette, violons, violoncelles, percussion, flûtes et ordinateurs) et s’avère plus expérimental. Pas si éloignés de John Zorn, les huit morceaux sont déroutant et peuvent être une introduction subtile à ce style de musique.

www.emanemdisc.com


Sonic Youth
Murray Street
(Geffen)

Ayant désormais intégré dans ses rangs le génial touche-à-tout Jim O’rourke, le quatuor  new-yorkais délaisse ses aspirations expérimentales (Voir la série sur le label SYR) pour se consacrer à nouveau à son noisy-rock efficace. On retrouve donc des guitares lourdes et mélodieuses, des chants mixtes sur le fil du rasoir et ces envolées finales si singulières. Malgré le manque d’innovation, Murray Street est un album plus que recommandable, porté par des titres épiques et euphorisants.

www.sonicyouth.com


Faultline
Your love means everything
(Blanco Y Negro/Warner)

Faultline, alias David Kosten, livre un disque essentiel, au carrefour d’une musique organique évocatrice et d’une pop lyrique de haute volée. Ce deuxième album, qui bénéficie des splendides participations vocales de Chris Martin (Coldplay) et de Michael Stipe (R.E.M.), allie des morceaux instrumentaux aux contours lumineux avec des chansons d’anthologie. Tout en profondeur et en pertinence, déjà un classique.

www.faultline.co.uk


Piano Magic
Writers without home
(4AD)

Longtemps au service d’une musique électronique difficile d’accès, Piano Magic continue sa reconversion sur cet album de pop atmosphérique. Calmes et mystérieux, les morceaux de Writers without home nous emmènent à travers des paysages délabrés, en noir et blanc, traversés par un pluie purificatrice (The Season is long). Bénéficiant notamment de l’apport de Tarwater, le groupe anglo-franco-espagnol intègre violons, harpes, pianos  avec une maîtrise évidente et ressort grandi de ce disque majestueux.

www.4ad.com
www.rocketgirl.co.uk


Porcelain
I’ve got really important things to do right now but I cant’ do it cause I’m asleep
(Drunk dog Records), 2002

Un petit label parisien, crée pour l’occasion, célèbre la naissance d’un groupe plus que surprenant. Un premier album au titre énorme, parsemés d’idées de génie (le sample de radio en je ne sais quel langue en introduction du premier morceau…), de rythmes atmosphériques inhabituels et captivants, de saturations mélodiques.

Des finaux frénétiques et esthétiques, une voix subtile et fragile , Porcelain détient le coup d’éclat qui manquerait à 90 Day Men, indique son avidité pour les espaces sonores de haute volée. Un bleuet qui pourrait bien devenir champion du monde.

www.drunkdog-records.com


Daedalus
Invention
(Plug Research/import), 2002

Daedalus parvient à assimiler ses diverses influences, et nous transmet un disque innovant ou recueillement rime avec gaieté. On retrouves des rythmes proches du hip-hop, des beats d’electronica, des instrumentations uniques (harpe, toy piano, boites à rythmes, guitares…) et des clins d’yeux au jazz des années 30.

Invention est sinueux et destructuré ; l’auditeur parvient cependant aisément à se laisser absorber et à vivre des morceaux comme « Elegy », « Aplomb », « Quiet Now ». Souffrant uniquement de sa longueur,  cet album s’ouvre comme un éventail chargé d’émotions.

www.daedalusdarling.com
www.plugresearch.com


Magicrays
Take me home
(Gentleman Records), 2002

Auteur d’une Pop rock classique dans son format et dans son instrumentation, Magicrays est un groupe helvétique marchant sur les traces de Radiohead (Someone Somewhere), de Travis et de Teenage Fanclub. La manière de chanter, elle, n’est pas  éloignée de celle de Xavier Boyer (Tahiti 80).

Grâce à des refrains efficaces et à des mélodies sensuelles, Take me home évite de peu le piège de la platitude et du manque d’innovation. D’excellents morceaux (Majaestic love, Score), eux, annoncent que Magicrays sera peut-être capable un jour de faire un peu plus de  bruit.

www.magicrays.com

 
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