Nestor
is Bianca, album éponyme (Wagram/La grange à disques)
Enregistré sous la houlette de l’actif Olivier Mellano (Dominique A,
Miossec, Mobiil), voici un premier album fort prometteur. Invités
de marque ( Thomas Belhom d’ Amor Belhom Duo, Gaël Desbois de
Mobiil ), compositions ingénieuses ayant trouvé un équilibre entre
guitare, basse et groovebox , mélodies prenantes, envolées pop,
une originalité évidente, et un lyrisme indéniable. Une pop électro-acoustique
rafraîchissante et conseillée.
Sharko,
Meeuws 2 (Bang / Wagram)
David Bartholomé
et Teuk Henri confirment leur statut de groupe belge déglingué.
Proximités indéniables avec leurs compatriotes de Deus, Venus
et de Zita Swoon, mais aussi avec Sting ( pour la voix), Meeuws
2 est le digne successeur du surprenant Feuded, et,
comme son nom l’indique, une version améliorée de Meeuws,
paru en Belgique l’an passé. Folk tordu, rock non banalisé, indéfinissable
pop habitée, Sharko est une affaire à suivre.
Sr
Chinarro, Despidete del lago ( Acuarela )
Les
albums de titres inédits et autres raretés sont souvent racoleurs
et font rarement l’unanimité. Despidete del lago faillit
à la règle et révèle l’éventail de la chaleur et de la magie de
Sr Chinarro, dévoilant des chansons parlant d’échecs, d’impuissance
et des difficultés de la vie quotidienne. Guitares acoustiques
superbement enchanteresses, écriture et orchestration impeccables,
cette compilation n’est heureusement pas l’avis de deuil de ce
grand Senor.
Silo,
Alloy. (Swim/En Import)
Les Danois de Silo livre un album d’électro-guitare
déroutant, rappelant la noirceur d’un Joy Division ou d’un Bauhaus,
conjuguée à une manipulation digitale raffinée, récemment aperçue
chez Couch. Alloy prend aux tripes, grâce à des morceaux
tout en longueur et en finesse, grâce à des boucles hypnotiques,
à une puissance quasi-mystique. Une ambiance lourde, une attaque
dévastatrice.
Bright
eyes, Fever and Mirrors (Wichita)
Conor Obrest,
tête pensant de Bright Eyes, est décidément bien prolixe. Toujours
pour le meilleur… Fever and Mirrors témoigne de sa dépression
en explorant le thème de la perception du " je " et celui de la
recherche d’un exutoire à ses maux. Pop poétique, enragée et amère
; une voix pleine d’émotion, spontanée - on avait plus vu aussi
touchant depuis Jeff Buckley - . Du triste, du triste, exposé
avec pudeur et beauté.
Ed
Harcourt, Here be monsters (Heavenly)
La lignée des Jeff Buckley, Rufus Wainwright et autres Ron Sexsmith fait
des émules. Ed Harcourt se distingue non seulement par un organe
vocal sincère et sensuel, mais aussi par une pop classieuse, orchestrée
habilement. Registres jazzy, folk, voire cabaret. Une recette
connue : ballades sucrées salées, déambulations douces-amères….connue
mais savoureuse.