RED
HOUSE PAINTERS / OLD RAMON (Subpop)
Baignant
dans une atmosphère nostalgique et alliant un songwriting irréprochable
à des mélodies poignantes, ce sixième album des RHP confirme une
fois de plus que le groupe a tout pour atteindre les sommets d'une
pop douce et quasi minimaliste, basée
sur une instrumentalisation classique (guitares, basse, batterie).
Après une attente insoutenable de 5 ans, le quatuor, emmené par
le prolixe Mark Kozelek (qui a notamment joué dans Almost Famous
et a sorti deux albums solo)), réalise ici sa meilleur prestation
studio. On ne s'attarde plus ici sur un passé trop pesant,
mais sur des blessures en formation, sur des maux récents. Wop
a din-din est une ode dédiée au chat de Mark Kozelek, qui attend
son maître quand il est en tournée. Cruiser est un road-movie
de 8 minutes, qui, dans son calme et sa quiètude accompagne idéalement
le potage du dimanche soir. Smokey, incontestablement le
meilleur titre, est à en lacher une larme. Un album où il faut se
plonger, s'immiscer, un album qui demande de l'attention,
de la méditation.
www.subpop.com
(label)
THE
AVALANCHES / SINCE I LEFT YOU (Modular Records)
Bombe
sonore. Les Australiens de The Avalanches débarquent en Europe.
Aprés avoir parcouru toute l'Australie à la recherche de disques
en tout genre, les cinq membres du groupe ont décider de sampler
et de mixer leurs morceaux (où leurs extraits de morceaux) préférés.
Le résultat'..du grand génie. De Saïan Supa Crew à Madonna
en passant pas Basement Jaxx ou encore Abba, les assemblages sont
parfaits et ne laissent rien entrevoir des retouches. Le tout est
assez indescriptible, on croise toute sorte de paysages sonores :
pop 60's et 70's, funk, musique éléctronique, groove,
disco, dance, hip-hop (le génialissime « Frontier Psychiatric »).
On se surprend même a se dehancher en écrivant la chronique, alors
que le disque passe. Purement addictif. Purement innovant. Il fallait
y penser, il fallait pouvoir le faire. Longue vie .
http://www.geocities.com/avalancheshomebase/ (groupe)
AUTECHRE /
CONFIELD (Warp)
Qui
dit Autechre dit groupe culte en matière d'éléctronica. Du brut.
Le duo, composé de deux experts (Rob Brown/Sean Booth) en matière
de musique numérisée, a pour objectif de mettre en transe. Inspiré
par les percussionistes brésiliens des années 50, leur recherche
sonore est extrêmement complexe. Autrement dit, l'accès est difficile.
On ne peut parler de mélodies ou de rythmes mais plutôt de sons.
De prime abord, en tous les cas. Confield s'inscrit dans la lignée
de ses prédécessurs. Des bruits complètement décalés ( on a l'impression
d'entendre une balle de ping-pong qui rebondierait 200 fois à la
seconde sur VI Scone Pouse), des sonorités éléctroniques parsemées
intelligemment. Au walkman, c'est la cinquième dimension, on marche
bizarrement, hypnotisé. C'est un langage parallèele, celui d'un
abstrait déconstruit. Cfern et Uviol sont des morceaux
inégalables, prouvant une fois de plus qu' Autechre a deux-trois
longueurs d'avance'
http://www.warprecords.com/warp/ (label)
GNAC/
BISCUIT BARREL FASHION (Poptones)
Instrumental.
Mark Tranmer, échappé de Montgolfier Brothers, livre ici une heure
de musique spectrale. On imagine la pluie tomber sur une plage d'Espagne
désertée, l'hiver. Gnac ne met pas franchement la pêche (rires)
mais met du baume au coeur. Un ensemble de mélodies qui boulversent,
une symbiose d'instruments divers (guitare, piano, flutes'). Aucune
parole, un peu d'éléctronique (des samples), comme sur le remarquable
I think I think too much.. Un ensemble compact. Des harmonies
barroques ou contemporaines évoquant les meilleures B.O.
d'Ennio Morricone. Un magnifique film passe devant les yeux. Gnac
est en dehors du circuit banalisé, et on chérit d'autant plus ce
disque qu'il permet réellement de rêver. Ce serait impardonnable
de ne pas y jeter une oreille.
www.gnac.co.uk
(groupe)
www.poptones.co.uk
(label)
PIANO
MAGIC/IWENT TO YOUR PARTY DRESSED AS A SHADOW (ep) (Acuarela)
17
minutes grandioses. Crépusculaires. Une tension permanente. Glen
Johnson, maître penseur de ce groupe a forcément du être baigné
dans Joy Division et dans le meilleur de 4AD pour
arriver à faire frémir comme ça. Le premier morceau, basé sur des
boucles guitares/piano, est hanté par une voix féminine récitant
un poème lentement ( I stole the light from your glass ).
Blood and snow est aussi bien sombre, instrumental et traversé
par une guitare lointaine et froide qui transperce. Enfin, The
drawing of St Christopher est une marche minimaliste où la voix
de Glen se veut proche, se veut là.
Si
vous devez acheter un single cette année, n'hésitez pas à
vous jeter sur celui-là. Il est de ces disques qui restent là, près
du lecteur et qu'on n'ose pas enlever.
www.acuareladiscos.com (label
pour ce disque)
www.rocketgirl.co.uk (label
habituel)
SIGUR
ROS/SVEFN-G-ENGLAR (Fat cat records)
Les
Islandais reviennent pour un single. On connaît déjà le titre Svefn-G-Englar,
premier réel morceau de l'album AGAETIS BYRJUN. Ce
fameux « Do-hi-hou » qui fait se dresser tous les poils
quand on en a. On se le remet donc. La magie se produit au 3ème
et 4ème titres : les deux inédits, les deux chansons « LIVE ».
Cette voix lunaire et unique déchire l'âme plus profondément
que jamais, on sent un souffle dans l'oreil. Ajoutez tout
ça à une orchestralisation totalement enivrante et vous aurez les
ingrédients de ce 4 titres aussi indispensable que du Sigur Ros.
www.fat-cat.co.uk (label)
www.sigur-ros.com (groupe)