A
tout seigneur, tout honneur (je sais que c’est une expression à
la Thierry roland, mais bon…), on ne peut débuter cette chronique
sans poser un regard nouveau sur Dave, qui a le mérite
de rendre hommage à notre site dans son come back inattendu
intitulé "Soit dit en passant". Le nouvel opus du battave
est incontestablement, à son titre, le meilleur.
Outre
manche, les regards sont tournés vers la pop. Avant de decouvrir
le très attendu Elbow, on nous a servi Astrid (Play
Dead chez Fantastic Plastic) en amuse-bouche plutôt indigeste.
L’album ne convainct jamais, se confinant à réciter
les clichés de la pop oasisienne.
A
Glasgow, les Life without building (dont le nom est tiré
d’une face B de Japan) commencent à faire grand bruit. Les
onomatopées de Sue Thompkins résonnent impecablement
tout le long de leur album (Any other city, chez Tugboat Records),
qui, sans enchanter réussi a émouvoir (Sorrow) ou
à donner des fourmis aux jambes (Young offenders). Un univers
qui plaiera aux fans des Slits.
Outre
Rhin, le label Glitterhouse, trop injustement mésestimé
vient de sortir plusieurs disques à chérir. Dakota
suite (Morning lake forever) confirme sa créativité
hors-normes et son génie de composition. Les morceaux instrumentaux
( bases sur du piano et de la guitare) sont de pures merveilles,
et la fragilité de "Because I could not wait for death" rappelle
le meilleur de Nick Drake.
David
Thomas, chanteur de Pere Ubu, s’arme d’un mélotron et
s’associe a ses Two Pale boys (trompette, guitare, claviers)
pour dévoiler huit titres captivants. En reprenant habilement
le Surf’s up des Beach Boys ou en évoqant Tom Waits (le majestueux
Man in the dark), le trio nous fait voguer pendant quarante minutes.
Enfin, le "Long time ago" d’Hugo Race(membre fondateur des
Bad Seeds) and True Spirit mérite l’achat pour le
seul et introductif "Louise Hands". Le double album regroupe le
meilleur de ce groupe, puisant ses racines dans le blues/rock. Une
voix grave et sensuelle. Posée délicatement sur des
mélodies bien léchées, sur des morceaux plus
experimentaux ou psychédeliques. Glitterhouse est pret à
vous acceuillir.
Ce
qu’il ne faut pas manquer en ce moment c’est aussi:
Anja
Garbarek, Smiling and Waving(9/10)
Norvège.
Fille du célébrissime Jazzman Ian Garbarek, Anja Garbarek
signe ici un petit bijou. Sa voix pure (on parle de Bjork…mais je
trouve qu’elle n’en est pas si proche) se pose magnifiquement sur
des mélodies lentes et incandescantes, mêlant jazz
et pop à des sons eléctroniques fort à propos
et à des bruits plein d’images. Anja mélange tout
ca, et on se laisse prendre. Le disque se savoure de bout en bout,
avec en point d’orgue un splendide duo avec Robert Wyatt.
Fuxa
V. Ectogram (Ochre records)(8/10)
Fuxa
multiplie les attaques musicales ces derniers temps, et montre ici
son meilleur pour ce trois titres partagé avec Ectogram.
Des sons passés en boucle , entre Add n to (x) et Tortoise,
se répétant dans une euphorie grandissante. Ectogram
sur le génial "Opal soft green kumquat of the sun" invente
une électro-chantéee accordée à l’air
du temps et égaie ce pluvieux printemps.
Mus,
Alma(Acuarela) (8/10)
Un
trésor de plus sur le label espagnol Acuarela, Mus. Cinq
titres extraordinaires interprétés par Monica
Vacas, d’une voix sur le fil du rasoir, laissant transparaitre une
émotion vive. "La sosiega" et "Soleda" sont deux titres de
six minutes assemblant pop, rythmes électro-trip-hop jazzy
et sentiment de chaleur; Diel et Diaria resplendissent de candeur
et de beauté.
Home,
issues (Cooking Vinyl) (7/10)
Le
collectif américain, extrémement méconnu, recueille
ici le meilleur de ses neuf premiers album. A mi-chemin entre
Olivia Tremor Control, Neutral milk hotel et de l’inconnu, on a
l’occasion d’assister à la libération musicale d’un
asile de fous surdoués nageant en pleine crise de psychédelisme.
Guitares saturées, voix grésillantes, bruits étranges.
A decouvrir, enfin.
Crane
A.K, Pink eyed pony (Forcetracks) (5/10)
Evoluant
dans l’abstract techno, le duo berlinois tente une percée
vers une reconnaissance internationale. A mi chemin entre une house
travaillée et de l’electrohype, il manque un peu de contenance
sur la longeur. Des morceaux comme White pic, un assemblage ingénieux
de rythmes lents et de boucles enchanteresses, ou Servopop, sont
les meilleurs plages de ce disque pas indispensable.
Experimental
pop band, The tracksuit trilogy (Cityslang) (8/10)
La
très bonne surprise nous vient d’un groupe bristolien qui
ne fait pas du trip-hop, EPB. Le groupe, tres bon sur scene, prouve
ici d’immense talents sur disque . En introduisant dans sa pop des
sonorités technos ou du groove lancinant, le groupe nous
ouvre le chemin d’un road-movie entetant (Bang bang you’re dead),
ou d’une remontée dans les sixties (Narcotic daze) et nous
emporte toujours dans ces mélodies pleine d’innovation. Le
tout, grace aussi a la voix de Davey Woodward,(placée entre
Damon Albarn, Michael Stipe et Edwyn Collins (!!)) qui suinte de
mouvement et d’entrain.
Astrid:
site officiel: www.astridhq.com,
site du label: www.fantasticplastic.co.uk
Life
without buildings: site officiel: www.lifewithoutbuildings.co.uk,
site du label: www.tugboatrecords.com
Glitterhouse:
www.glitterhouse.com,pour
David Thomas, voir www.projexdemon.co.uk
Anja
Garbarek: www.anjagarbarek.com
Fuxa
et Ectogram: www.ochre.co.uk
Mus:www.acuareladiscos.com
Home:www.screwmusicforever.com
ou www.cookingvinyl.com
Crane
A.K: www.force-tracks.net
Experimental
pop band: www.cityslang.com