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Primavera Sound #3
Special Agent FunkyElvis
 

Retour sur le troisième Primavera Sound de Barcelone: quarante-huit heures bourrées comme un polonais d'à peu près tout ce qui se fait sur la planète en terme de musiques de jeunes. Poum-tchak, bip-bip, lunettes noires, nuits blanches.

Passons rapidement sur la lamentable soirée d'ouverture. The Streets tiennent de l'arnaque, mais nous permettent de passer une soirée dans le cultissime Nitsa Club, downtown Barna. Certains ne s'en sont bizarrement pas remis.

Le grand (rock'n roll) circus démarre vraiment le vendredi, avec des Arab Strap fatigués, limite fatiguant, sur une scène trop grande pour eux, et contraints de reprendre AC/DC (très bien d'ailleurs) pour attirer un peu l'attention d'un public dispersé.

Safe sex, designers drugs (and the death of rock'n roll ?) Le sexe, l'urgence et le danger sont incarnés cette quinzaine par The Kills. L'illusion tient un quart d'heure, ce qui est déjà pas mal quand on y pense.
Plus loin, plus tard ou tout simplement ailleurs : Sonic Youth, comme à leur habitude sur scène, enchaînent les mises en place rythmiques et les longues parties improvisées, sur un set très axé sur le récemment réédité Dirty (1992), including un " 100% " ralenti en groove hypnotique. Les vieux os no-wave se permettent tout, au-delà de l'auto-caricature... qui peut en dire autant ? Sûrement pas le duo bi-chromique des White Stripes. Les parrains désignés d'à peu pres tout ce qui traîne à Detroit ces jours-ci sont prisonniers d'une formule désormais usée et ont du mal a tenir la longueur d'un concert. C'est triste à dire, mais d'ici à douze mois, gageons qu'on en entendra plus parler. Dans la pop et le rock, les bonnes surprises viendront d'artistes à la place discrète sur l'affiche, comme L'Altra et Whirlwind Heat "from Michican", sur une scène très secondaire et en plein milieu d'après-midi, autant dire à l'heure de la sieste.

Die erste Kraft. La scène Nasti du deuxième soir sera essentiellement allemande, avec une Ellen Alien qui ne déçoit pas et la découverte de Cobra Killers, effroyable duo féminin erotico-comico-trash, sur Digital Hardcore, genre Peaches meets Russ Meyer. Peaches, justement, apparaîtra en fin de nuit en mère-maquerelle, au répertoire visiblement entièrement renouvelé, même si le show tient clairement plus de l'entertaining que du song-writing. Le mauvais goût comme fin, le grotesque comme moyen: la seule vraie rrriot girl d'aujourd'hui décode tous les poncifs sexistes pour les retourner à son avantage.

D-d-d-don't stop the beat. Les snobs n'aiment pas (n'aiment plus) 2 Many dj's. Victimes de leur succès, les belges ont été programmés sous un immense chapiteau hi- tech. Pas tout à fait le meilleur endroit pour les apprécier. C'est d'ailleurs dans la discothèque du site qu'on prendra en pleine tronche et sur toutes les parties du corps les sets sauvages des Djs are not rock stars et Le Hammond inferno, à grands coups de tubesques Junior Senior et The Rapture, grands absents du festival (mais sûrement meilleurs sur disque que sur scène, donc...). La puissance des Djs, la faiblesse des lives: les sur-hypés LCD Soundsystem déçoivent.

Trop de prog tue la prog. Une semi-secousse électro-pop (malgré l'absence de DMX Krew, visiblement pas là), quelques miettes de la grande révolution du hard-rock, sur le déclin (The Kills, The White Stripes) et surtout plein d'autres trucs qui passaient par là (sans parler des qualités intrinsèques de la Ciutat), donnent au dimanche post-coïtum un air de "pas envie de rentrer". Un seul bémol toutefois : une programmation trop resserrée et des choix trop difficiles à faire pour voir l'un plutôt que l'autre laissent un goût amer dans la bouche. A moins que ça ne soit la bière.

  Festival des Primavera Sound 2003...

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