Une Interview avec
Amanda-Rin, John Disco et Sci-fi Steven
de BIS
Interview réalisée aux 24 heures de l'INSA,
Toulouse, le 10 Mai 97.


dessin : Amanda, merci !

Institut national des sciences appliquées, 16 heures, une petite salle de classe, un tableau noir, un bureau, trois micros, le magnéto, et surtout Amanda-Rin, John Disco et Sci-fi Steven. 

Vous jouez ce soir aux 24 heures de l'INSA, aimez-vous faire les festivals ?  
John Disco : Oui, les festivals, c'est toujours du soleil, pleinde gens, des groupes très différents, tout ça... 
Sci-fi Steven : En Angleterre il y a peu de festivals comme celui de ce soir, gratuit. Il faut toujours payer un billet environ 10 £, quandles festivals sont gratuit ils sont pleins de gens puants, de mauvais groupes, c'est ce qu'on appelle des "crusty fest"... 

Ce soir le public sera à majorité composé d'étudiants, est-ce que c'est un public dont vous vous sentez proche ? 
John : Oh oui, il y avait des gens qui regardaient les balances,ils avaient l'air assez intéressés... J'espère qu'ils reviendront (rires). 
Amanda : Les gens remuaient la tête en écoutant nos balances, c'était agréable. Il semble que nous attirons beaucoup d'étudiants, pour plusieurs raisons, d'abord ils appartiennent à la tranche d'âge qui achète nos disques, et puis les étudiants ne sont pas très riches, et ce soir c'est gratuit, on trouve de tout... du pop-corn... tout ce qu'on veut... 
Steven : Ces gens viennent pour s'amuser, délirer; j'espère qu'on va les y aider ce soir. 

Vous êtes écossais, de Glasgow, vous sentez-vous différents des anglais?  
Steven : Oui, je pense que nous avons une certaine identité,venant de Glasgow, différente de celle de beaucoup de groupes basés à Londres ou autre part en Angleterre. Il semble qu'il y ait plusde compétition dans des ville comme Londres ou Manchester... à Glasgow on est loin de toute cette industrie et de toute cette corruption qui va avec... (rires) 
Amanda : Nous avons du beaucoup rouler pour arriver en France, les anglais n'aiment pas voyager, ils sont paresseux.
John : Alors on prend l'avion... 
Steven : Les anglais sont assez xénophobes, ils n'aiment les français; les écossais eux aiment tout le monde à part les anglais qu'ils détestent. (rires) 
Amanda : On aime votre soleil, j'adore le soleil (en français) 

Vous avez sortis plusieurs singles, avant votre album sur lequel on ne retrouve pas ces chansons, est-ce pour des raisons de droits ou de labels
John : Non , ça n'a rien à voir avec ça, on a écrit beaucoup de chansons, et tous ces singles on ne les a pas mis l'album parce qu'ils étaient vieux, c'est aussi simple que ça, en fait. On voulait un album qui soit tout neuf. Il y a trois chansons de l'album qui sortent en single, pour un album de seize titres, j'estime que c'est assez. 
Amanda : On en a plus pour son argent, souvent on est déçu quand on achète un album, même d'un groupe qu'on aime comme Elastica, déçu parce qu'il a plein de chansons qu'on connaît déjà. On a pas payé pour quelque chose de vraiment nouveau. Sur notre disque il y a seize chansons dont treize jamais entendues, c'est bien pour les gens qui l'achètent. 

Vous êtes que trois, vous n'avez jamais pensé engager un batteur ou un bassiste?  
Steven : Oh non, ça fait maintenant trois ans qu'on joue ensemble, et puis ça n'a plus rien d'extraordinaire, c'est vrai qu'il y a de groupes qui utilisent une boite à rythmes mais il y en a beaucoup qui combinent technologie et instruments classiques, on en fait partie, voilà tout. Il y a des groupes qui ont un batteur mais pas de guitariste, nous avons deux guitaristes et pas de batteur ça n'a pas vraiment d'importance. Vous savez, si ça pose problèmes à certains on s'en fiche, on est bien comme ça. Et puis il y a tellement de choses qui sortent, tout ce qui fait les charts, comme la dance-music qui utilisent une boite à rythmes parce qu'ils ne jouent pas live. Alors ça peut sembler bizarre qu'un groupe joue live avec une boite à rythmes. Il y plus de boite à rythmes dans les charts que de vrais batteurs, vous savez. 
Amanda : Et puis vous n'avez pas à payer la boite à rythme après chaque concerts, et elle ne boit pas toutes vos bières. 
John : Mais elles aiment les festivals... 
Amanda : Et puis ça a une personnalité, une boite à rythmes, elle est facile à vivre, c'est certainement le membre le plus populaire de Bis. 

Donc vous trouvez que c'est plus facile de tourner sans batteur ni bassiste?
Amanda : Oui, ça fait plus de place dans le van... 
John : Dans un groupe, trois caractères, ça suffit, si il y en avait un quatrième... ça tournerait à l'émeute.Si on est trois, c'est pour notre propre sécurité. 
Amanda : Ce qu'il y a c'est que nous sommes un groupe très homogène, il n'y a pas de personnalité dominante, donc on est tous les trois sur le front de la scène; on parait plus énergiques, trois forces au premier plan, personne en arrière qu'on à du mal à apercevoir. on est trois et tous en avant. Je pense que c'est très bien comme ça. Vous savez c'est fatiguant de voir en Angleterre tous ces groupes de quatre garçons, batteur, chanteur, guitariste et bassiste; c'est idiot! Et puis avec une boite à rythme on peut aller deux fois plus vite. 

C'est la première fois que vous jouez en France, est-ce votre première tournée européenne?  
Steven : Non, on a fait deux fois l'Allemagne, un festival en Espagne, quelques uns en Scandinavie... La France, c'est la premièrefois, on fait ce soir, demain est à Bordeaux et ensuite on ira même à Paris. Si ça se passe bien on reviendra pour faire plus de dates. 
Amanda : J'aime les festivals européens, c'est bien organisé, tous ces fans... Plein de gens très sympa qui jouent et qu'on a jamais eu l'occasion d'écouter avant. On jouera en Hollande cette année, on est ouverts à toutes les propositions. 

Dans quel pays vendezvous le plus de disques?  
John : Le Japon, le Japon! Amanda : 77 000 albums vendus en deux semaines, ça fait beaucoup! 

Qu'est-ce que ça fait d'être des stars au Japon?  
John : Ca fait... Le Japon est un monde complètement diffèrent, avec une culture musicale différente... A l'époque où on y était on tournait en même temps que Aerosmith, et on vendait autant de copies qu'eux de notre album, c'était fou! Mais il y a beaucoup de groupes britanniques qui marchent bien là-bas,je pense que les japonais ont beaucoup d'intérêt pour cette musique. je pense qu'on a franchit un pas, par rapport aux concerts au Royaume Uni, les premières parties de Supergrass par exemple. 
Amanda : Pour notre premier distribué distribué là-bas, on a fait des grosses ventes, et on y est aller quelque semaines après; c'était dingue, dans la rue on avait jamais eu autant de fans, nullepart. Ce sont les gens plus gentils qu'il soit, ils sont absolument adorables. 

Vous allez bientôt retourner au Japon? 
Steven : On y retourne à la fin du mois de Juin, quand on tourne au Japon, on sur ne fait que cinq dates parce que c'est un petit pays. On fait trois jours à Tokyo, déjà sold out,et deux autres grandes villes Osaka et Nagoya. Dans tous ces pays du sud-est asiatique on a pas besoin de beaucoup se déplacer, ce sont de petits pays, on fait juste des gros concerts. C'est très excitant, c'est bon pour nous après avoir travailler si dur. Rester dans le van pendant des heures et des heures de voyages c'est assez ennuyeux. 
John : C'était des concerts sans premières parties, on jouait autant de morceaux qu'on pouvait. Les concerts commençaient à cinq heures de l'après-midi... 
Amanda : c'est vraiment étrange, c'est très cher là-bas, c'est peu être normal pour eux, mais même le merchandising est vendu très cher. Les magasins sont tellement beaux au Japon, il faut que j'y fasse du shopping, les jeunes sont tellement bien habillés. Il faut que je me trouve des vêtements neufs. 
John : Même les vieux sont bien habillés... je pense. 
Steven : Même les morts! 

Comment réagit le public Japonais pendant les concerts?  
John : Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahh iiiooooouuuuuuuuuuuuuuaaaah! 
Amanda : On a joué dans un magasin, (Steven et John continuent de hurler et de mimer les Japonais) ils font des signes de la main calmement, mais si on fait mine de reculer ils se mettent, iiiaaaaaaaaaaaaahh, à crier et deviennent très démonstratifs. On a reçu quatre gigantesques caisses de cadeaux, ils tellement nombreux et si généreux. 

Pour conclure, comment vous voyez vous à quarante ans?  
John : A quarante ans, hein? 
Steven : Mort! 
John : En fait je vois mourir à 25 ans, ce qui me laisse cinq ans pour voir venir... Je sais pas, je serais le même... avec la même coupe de cheveux, 
Steven : Et cette barbe! 
John : Je la rase demain, non, aujourd'hui 
Steven : Aujourd'hui j'espère! 
John : Je ne sais pas, on a un âge où on ne se voit pas plusvieux, on ne pense pas à ce qu'on sera à quarante ans. Aucuneidée de ce qui m'arrivera à quarante ans, si je suis toujoursvivant! 
Steven : Si tu n'est pas bouffé par le «rock'n roll animal». 
Amanda : Je m'imagine vivante, dans une villa à Los Angeles, avec Drew Barrymore... 
John : Et moi dans un petit village d'Ecosse. Je ne sais pas, aucune idée. 

Merci.  
John : (en français) Au revoir. 

Egalement dans 'Soit dit en Passant'

  • Une interview avec BIS réalisée en 1999, à l'occasion de la sortie de leur second album 'Social Dancing'
  • La chronique de 'Social dancing', le second album de BIS (22 mars 99 - wiiija/pias)
Quelques liens utiles pour aller plus loin
L'indispensable site officiel des indispensables BIS
Le site du label écossais
Boutique sur le label US du groupe
Le site du festival les 24 heures de l'INSA à Toulouse
Interview réalisée par Vincent Granier et Pierre Priot le 10 mai 97 aux 24 heures de l'INSA, Toulouse. Traduction de Pierre Priot. 
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