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Une Interview avec BLITZEN TRAPPER
Octobre 2004, Portland, Oregon
Questions : Valentin

         

Blitzen Trapper, c’est un peu l’histoire d’un groupe qui, pour échapper à sa ville monotone et silencieuse, s’évade dans une musique sans frontières. L’aventure commence à Salem, capitale de l’Oregon, où la vie est centrée autour du Capitole de l’Etat, de l’hôpital psychiatrique de l’Etat, et de la prison de l’Etat; la ville américaine dans sa splendeur miséreuse, où le néant culturel est une donnée quotidienne. C’est au lycée qu’Eric (composition, chant, banjo, harmonica, guitare) forme un groupe avec ses amis Brian (batterie), Mike (basse), Drew (synthés), et Erik (guitare, moog). Ils choisissent pour nom Garmomzobia, et une fois le lycée terminé, déménagent à Portland où la scène rock bat son plein avec les Dandy Warhols, Sleater-Kinney, ou encore Stephen Malkmus. C’est à ce moment que le groupe change de nom, “Garmomzobia, ce n’est que Blitzen Trapper a l’état larvaire, c’était les même personnes, seulement musicalement on était encore plus dispersés!

A Portland le groupe est rejoint par Marty (guitare) et ne perd pas son temps pour sortir un premier disque éponyme autoproduit, qui ne leur apportera “ni presse, ni tourneur, ni label, rien n’a marché.” Le groupe n’a pas non plus fait le forcing, explique Eric, “j’étais conscient que le premier album n’était pas parfait. A vrai dire je n’aime que quatre morceaux dessus, après un certain temps j’ai arrêté de chercher des contacts, parce que je me suis rendu compte que Blitzen Trapper n’était pas encore ce que je souhaitais. On a appris pas mal de choses sur l’industrie du disque, et ça c’était important pour nous. Aujourd’hui je pense que le groupe est devenu ce que j’ai toujours souhaité qu’il soit!” Eric est le leader indiscutable du groupe, mais les autres membres ne se retrouvent pas à être les simples excécutants de ses volontés. “C’est Eric qui écrit toutes les chansons, raconte l’autre Erik, il a une idée précise de ce qu’il veut, mais on a quand même une grande liberté. Ce qu’il nous dit c’est plutôt du genre ‘je veux que tu crées un truc ici, je ne sais pas quoi, à toi de te débrouiller.’” Pas de syndrome de mini-dicateur à la Thom Yorke? “Je préfère voir en lui notre Johnny Greenwood, explique Brian, au début on a essayé de doper Eric au café pour qu’il puisse remuer la tête comme Thom Yorke, mais malheureusement ça n’a pas marché, mais, plus sérieusement, pour le moment on a toujours bien marché en collectif.”

C’est dans leur studio du sud de la ville qu’ils ont concocté leur deuxième album, “Field Rexx”, collection de perles pop/rock artisanales.“on appelle ça un studio, mais c’est plutôt une version à peine améliorée d’un garage, on a fini l’enregistrement avec toutes nos machines cassées, alors maintenant il va falloir faire quelques concerts!” Etant donné le résultat final de l’abum on se dit que Blitzen Trapper n’aura pas trop de mal a trouver un label pour réparer son studio. Dans un premier temps distribué en ville et sur internet, Eric espère bien que l’album connaîtra une destinée plus glorieuse que son précédent. “Je suis content du résultat, on attend de cet album qu’il nous amène quelques retours positifs de labels, et idéalement, j’aimerais qu’il soit distribué au niveau national.” Le futur immédiat du groupe est essentiellement composé de concerts en ville, organisés entre deux cours à Portland State University, “les concerts se passent bien. Les versions enregistrées des morceaux sont assez différentes lives, parce qu’on est pas limité par un materiel défectueux. Sur l’album j’ai le sentiment que les morceaux sont un peu trop lisses, en concert on essaye de changer ça.”

Etant donné les innombrables qualités de ‘Field Rexx’, et la capacité du groupe à transcender les genres en évitant les clichés, il est probable qu’on entende bientôt parler de Blitzen Trapper ailleurs qu’à Portland, et puis Blitzen Trapper est un groupe de bosseurs, l’album n’était pas encore sorti que quatre nouveaux morceaux étaient déjà prêts à être enregistrés. Groupe majeur de la scène locale, tout le bien qu’on souhaite à Blitzen Trapper, c’est que leur réputation s’étende à l’ensemble du pays, et pourquoi pas, jusqu’en Europe.

 

 
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