Une Interview avec Eric Aldéa
Mars 2002
propos reccueillis par
Quentin
         
 

SDEP : Vous évoluez désormais en « solitaire » (mises à part les contributions de trois autres musiciens sur le disque). Quelles différences existent, dans la manière de travailler, avec vos projets antérieurs (Delty Guns, Bästard) ?

C'est à la fois un peu plus triste car il n'y a plus l'effervescence des rapports humains, mais le côté positif c'est qu'on peut plus aller dans une direction voulue, suivre une idée de A à Z. ceci dit je fais de plus en plus appel à des musiciens car j'en ai un peu marre de sampler...

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La chronique de "Saturno O Cipolla ?"

SDEP : Saturno O Cipolla regroupe des morceaux qui accompagnaient des chorégraphies de danse contemporaine (d’Abou Lagraa). Vous êtes vous inspiré de ces chorégraphies pour écrire la musique, ou avez vous travaillé de concert ?

 Ca dépend. Pour certaines pièces la musique a été conçue en même temps que la chorégraphie, pour d'autres la musique était prête ( souvent pour des collaborations avec d'autres compagnies, comme le ballet de Nancy, ou certaines pièces + courtes ) Quand le temps et le budget permettent une collaboration + étroite, il est clair que c'est bénéfique pour tout le monde...Mais il n'y a pas de règles, ça fait maintenant 4 ans qu'on bosse ensemble, on sait ce que l'on peut mutuellement s'apporter.

SDEP : Le mariage des machines et des cordes, l’orientalisme du titre introductif, la pochette et son train en ligne de fuite, ce disque est une invitation au voyage. L’intervention de bruits plus « quotidiens », comme ce téléphone sur le 2ème titre, est-elle un moyen de ramener l’auditeur à la réalité ?

Concernant l'invitation au voyage, il est clair que je pense que les émotions les + fortes ont lieu en voyage, on nous disait déjà à l'époque des groupes que notre musique était empreinte d'évasion, ça a du rester... en tout cas ça fait plaisir...

Quant au  bruit du téléphone dans le 2° morceau, c'est le hasard qui a comme souvent décidé de la structure formelle. J'étais en train d'enregistrer une prise d'harmoniques de contrebasse quand il s'est mis à sonner (je sais je devrais le débrancher mais bon...) En l'écoutant sur bande j'ai eu l'impression qu'il pouvait annoncer le rythme qui suivait.

SDEP : Les différents thèmes n’ont aucun titre, chose notamment aperçue chez des pionniers de l’out rock, Labradford. Est-ce pour laisser libre cours à l’imagination ?

Ces morceaux sont extraits de pièces de danse qui elles, ont un titre. C'est juste qu'il  n'y en avait pas au départ, c'est pas une volonté de style.

SDEP : Le disque fait appel à tous les sens. Comment percevez-vous votre disque, quels sont ses effets sur vous ?

C'est difficile d'en parler quand le disque est frais mais là c'est des titres qui ont tous 2, 3 ans. Je pense que c'est un joli bonbon bien digeste, qui prend lauditeur dans le sens du poil; je pense que si je ne l'avais pas fait, j'hésiterais pas à dire que le mec ne s'est quand même pas foulé... Je le trouve un peu "facile" en fait.

SDEP : La pochette, comme je le mentionnais plus haut, est un train en ligne de fuite. Le choix des pochettes devient de plus en plus primordial. Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir le digipack ?

C'est une photo qu'avait fait ma colloc' et qui traînait dans l'appart en grand format. le digipack permet juste de l'ouvrir correctement et de voir l'intégralité de la photo sans avoir à tout déballer.

SDEP : Enfin, quels sont vos projets, actuels et futurs (tournées, collaborations…) ?

Plein de choses! pour le moment une petite pose avec la compagnie et des projets + personnels, le fait de sortir un disque m'a donné envie d'en faire d'autres!  Je bosse en ce moment avec Ivan Chiossone sur une reprise/hommage à Nurse With Wound, un groupe surréaliste et bruitiste anglais des années 80 90. On reprend une pièce d'une vingtaine de minutes qui s'appelle "spiral insana". on l'a réécrite pour un trio de cordes, qu'on a enregistré, et maintenant on bosse sur machines. Mais avec des prises originales, on va essayer de ne pas dénaturer les sons et de se servir de l'ordi comme studio et non pas comme sampler... C'est un projet à la fois fun et très excitant.

Interview réalisée grâce à Laurent Mantey, d’Ici d’ailleurs.

 
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