Rencontre imprévue avec Philippe Uminski, jeune rock'n roll animal du groupe français MONTECARL (premier album 'Quator sonique' chez East West).
Notre interlocuteur a visiblement bien assimilé les exemples des Mick Jagger, Iggy Pop... tout sourire, tout charmeur, visiblement désireux d'être le centre des attentions, le point de convergence des regards...
Un parfum de rock'n roll attitude flotte dans l'air...

A l'écoute de votre set, on dirait vraiment que vous essayez de gommer l'impression que peut laisser votre disque, comme s'il ne vous représentait pas... vous avez subi des pressions de votre label?
La scène nous permet de vraiment nous exprimer, l'album ne nous représente pas aussi bien, ça n'a rien à voir avec notre maison de disque, major ou pas... c'est un disque qui est arrivé un peu vite, plein d'erreurs.
Justement East West, votre maison de disques, comment les avez vous rencontrés?
On leur a rien demandé ! Ce sont eux qui sont venus nous voir. On faisait pas mal de dates à Paris, et on a eu un papier dans 'ADEN', le supplément des inrocks... du coup toutes les maisons de disques nous ont sauté dessus. On ne voulait pas signer trop vite, alors on a pris notre temps.
Mais finalement, tu sais, ça fait vingt que je rêve de faire du rock, et là on me donne la chance de réaliser ce rêve...
J'ai 27 ans, j'en aurais bientôt trente, j'aurais bientôt passé l'age de faire du rock. Je veux avoir le temps de faire cette carrière. Du coup on a signé.
On a choisi East West par ce que c'est eux qui ont été les plus sympas, les plus corrects. C'est une major, mais ça ne change rien. On est libres, ils nous soutiennent complètement.

Je regrette que l'album ait été enregistré si vite, si tôt. Le son n'est pas ce qu'on aurait voulu, il aurait du être beaucoup plus dur, plus rock. Il a été produit en un mois sur analogique... on a fait des erreurs qu'on ne referra pas. J'espère que les gens seront assez ouverts pour l'écouter, et prêter attention aux chansons, en dépit du son. Je pense que les gens sont ouverts... qu'ils sauront trouver l'intérêt de ces chansons.

Quand on va enregistrer notre prochain disque, il sera beaucoup plus rock, et on enculera tous les connards qui ont critiqué le premier, qu'ils trouvaient trop mou!
... Il n'y pas de groupe de rock en France, c'est vraiment dur de jouer notre musique!
Et Iggy Pop? (évidente influence scénique, aux proportions simiesques)
Iggy Pop, pour moi c'est... Ils (NADASURF qui ont invité Philippe pour une reprise de 'TV Eye' en clôture de leur set) le savent bien! C'était un clin d'œil.
C'est vraiment cette musique qu'on aime jouer!
On attendait que tu te foute à poil...
Bien sûr! Si le public avait suivi, si je l'avais senti, j'aurais enlevé mon pantalon, ça ne pose pas de problème... (une pause)
Vous voulez goûter ? (il nous tend un énorme Havane) Je n'en fume pas, mais on me les a donné, alors... Ca coûte cent balles un truc comme ça! C'est des vrais Havanes, du super bon!
Une pause, où chacun savoure une bouffée de Havane, Philippe reprend...
Le Bikini c'est mythique! J'ai habité sept ans à Toulouse, le Bikini c'était un mythe...
Je pouvais pas y aller, j'étais étudiant, j'avais pas de voiture... mais, putain, le Bikini, c'était mythique!
J'allais à la salle FMR, j'ai vu plein de concerts là-bas! J'écoutais FMR; Le Bikini c'est mythique, mais FMR encore plus!
Hervé Sansonetto (patron du Bikini) intervient : "Je ne crois pas que tu aies été étudiant à Toulouse et que tu ne sois jamais venu au Bikini, ou alors t'étais à la fac de droit!"
Quoi! Moi en droit! Haha! J'étais étudiant, mais j'y allais jamais! J'étais toujours dans un bar.

Sur ces bonnes paroles, Philippe nous laisse au bar, justement; devant se soumettre à ses devoir de rock star naissante, en l'occurence une partie de babyfoot contre NADASURF...