|    Le quatrième album 
          des Dandy Warhols s'annonce plein de surprises: producteur échappé 
          du groupe anglais 80ies DURAN DURAN, invités prestigieux, changement 
          radical du son... Le studio, les rumeurs, portland, le sexe, le rock'n 
          roll: les réponses de Pete Holmström, blond guitariste des 
          Warhols.   
         Nous 
          ne voulions surtout pas faire le nouvel album de la façon que 
          nous avions fait le précédent, 13 Tales from urban bohemia. 
          Il se faut forcer à évoluer, sinon tout ça devient 
          ennuyeux, et la, on s'est forcé à avancer. Ça, 
          c'est sûr.  
        Comment se sont faites les rencontres avec les différents 
          invités de ce disque? 
           Principalement pendant qu'on était en train d'y travailler. 
          Nous avions déjà travaillé avec Tony Visconti, 
          sur une chanson pour une BO. On a eu envie de recommencer, alors on 
          a travaillé avec lui sur une chanson, mais malheureusement il 
          a été très peu disponible à cause de la 
          réédition de Ziggy Stardust. Du coup nous n'avons pas 
          pu faire tout l'album avec lui. Nick Rhodes est apparu parce que nous 
          voulions qu'il viennent faire des claviers sur une chanson : c'était 
          super alors on lui a envoyé d'autres titres. On a finit pas réenregistrer 
          avec lui des pistes de batterie et de chant. Notre studio était 
          en face de celui de DURAN DURAN pour qui travaillait Nile Rodgers. C'était 
          inévitable qu'on finisse par lui dire "Hey! Nile, viens, 
          et joue-nous des trucs!". Résultat: il joue de la guitare 
          sur la fin de "I'm the scientist". C'était cool. On 
          a fait la même chose avec Simon Le Bon, bien entendu 
        Et Evan Dando? 
           Courtney était à New York pour un mariage... 
          il y a rencontré Evan Dando et a fini par se retrouver à 
          travailler avec lui sur une chanson: "I am the last high". 
        La singularité de cet album vient-elle d’une influence 
          européenne? 
           On nous dit ça pour chaque album! (rires) On a des 
          influences européennes... mais tout autant qu'américaines. 
          Autant d'influences de DR DRE, EMINEM... que BOWIE, ou Nick Rhodes... 
          et les autres. 
        Est-ce vrai que vous samplé BOWIE ? 
           On a utilisé un tout petit bout de guitare de "Fashion". 
          Le petit "ahouin, ahouin!" sur "Scientist". On l'a 
          dépitché, accéléré... je ne sais 
          plus exactement comment on l'a mis au tempo. C'est le seul sample utilisé 
          sur cet album. 
        Il fallait que ce soit Bowie... 
           Oui. Ça paraissait normal. Un temps, il était 
          question que BOWIE joue pour de bon du saxo sur un titre. Mais ça 
          ne s'est pas fait. Alors ça paraissait évident : c'est 
          la solution, on sample BOWIE. Je crois qu'on n'avait jamais samplé 
          personne jusqu'ici. Je sais pas, c'est juste une idée. On aurait 
          pu jouer la partie de guitare nous mêmes, ça aurait coûté 
          moins cher... hum... whatever! C'était une idée, on est 
          allés jusqu'au bout. 
        Et vous vous retrouvez avec Bowie dans les crédits 
           Oui! 
        C'est la classe. 
           Oui! (rires) 
        Les faces B de "We Used to be Friends" sont des reprises 
          de BLONDIE et FRANKIE GOES TO HOLLYWOOD 
           C'est assez drôle, enfin je trouve, on a enregistré 
          ces reprises pour le film "Zoolander". Les producteurs nous 
          ont demandé de reprendre ces titres pour le film, mais il n'ont 
          pas aimé nos versions. Ils ont embauché d'autres types 
          ; et on s'est retrouvés avec ces chansons... qui sont très 
          bien! 
        Le titre "I am sound” ressemble beaucoup à 
          "Free" du BRIAN JONESTOWN MASSACRE 
           Ouuuii, je sais. On pense qu'il nous a copié... je 
          ne sais pas, c'est étrange, on n'avait jamais entendu cette chanson 
          et il (Anton, leader du BJM) nous accuse de l'avoir plagié, alors 
          qu'on dirait plutôt c'est lui qui nous a copié, ainsi que 
          les BEATLES ("All my loving"). Je pense que c'est juste Anton 
          qui s'énerve tout seul, il a déjà fait ça. 
        Vous êtes toujours proches d’Anton? 
           Heu, oui, tout au moins nous l'étions il y a quelques 
          mois. Je ne sais pas ce qu'il en est maintenant, je ne l'ai pas vu, 
          je crois depuis novembre. J'ai entendu par un ami, Dan, qui est à 
          Los Angeles, qu'il a un drôle de comportement, assez méchant 
          et cruel. Il est papa depuis peu, c'est peut-être ça la 
          raison... 
        On dit qu'un seconde version de l'album pourrait sortir... 
           Jusqu'ici ça reste une rumeur, mais on a effectivement 
          une autre version de l'album sous le coude. Pour certains titres il 
          s'agit de versions différentes, mais pour une bonne partie il 
          s'agit juste d'un mix différent, du à Russel Elevado, 
          le producteur r'n'b, mais ça fait beaucoup de différence. 
          Beaucoup de chose se font au mixage. C'est une version beaucoup plus 
          organique et chaleureuse que celle qui sort. Il y a des versions différentes, 
          complètement différentes de certaines chansons. Le titre 
          "Over" dans la version de Russel est vraiment trippante et 
          space. Oui, c'est vraiment cool, j'espère vraiment que ça 
          va sortir. Les chansons sont parfaitement enchaînées les 
          unes aux autres. On va attendre de voir ce qui vient et on décidera 
          de ce que l'on en fait. 
        Vous avez également une nouvelle version de "Minnesoter"? 
           C'est juste un mix différent. C'est une des choses 
          que nous avons essayé avant de trouver Tchad Blake qui a mixé 
          "Come Down". C'est la version d'un gars de Portland (Thee 
          Slayer Hippie), le batteur d'un groupe punk de Portland, POISON IDEA. 
        Vous avez une réserve inépuisable d’inédits 
          ! 
           Non, j'aimerais qu'on en ai plus. On a besoin de chanson pour 
          des faces B. On a un album complet, qui s'appelle "THE BLACK ALBUM", 
          on veut le sortir d'ailleurs.  
        Vous avez changé d’idée sur cette question... 
           C'est certainement parce que je l'ai longtemps considéré 
          comme quelque chose d'inachevé. Mais si on essaye de le finir 
          aujourd'hui, on le changerait forcement, et ce serait un autre album. 
          Je pense qu'il faut le sortir tel quel. Avant je n'étais pas 
          du tout de cet avis ; mais c'est un bon disque! On va essayer de la 
          sortir, peut-être au début de l'année prochaine, 
          ou même avant... 
        Qu'est-ce que la pub Vodaphone a changé? 
           Tout à la fois! Une grosse rentrée d'argent, 
          beaucoup de respect et d'intérêt de la part de la maison 
          de disques. Quoi d'autre? Une attention des gens du label, dont nous 
          nous serions passés. Auparavant, quand on enregistrait, on nous 
          laissait tranquilles. Cette fois-ci, ils avaient leurs idées, 
          voulaient nous faire faire certaines choses... nous ennuyer. C'est nous 
          qui savons faire des disques des DANDY WARHOLS, pas eux. Globalement 
          ça a été super, ça nous a apporté 
          l'intérêt nécessaire pour vendre des disques. On 
          a rentré suffisamment d'argent pour ne pas avoir à chercher 
          d'autre boulot. Egalement, nous sommes en train de faire notre second 
          tournée de promo en Europe ; la dernière fois, nous n'avons 
          pas fait de promo du tout. Ça prouve l'intérêt du 
          label "il y a du potentiel ici". C'est une très bonne 
          chose. 
          
        La pochette de l’album est votre première référence 
          graphique évidente à Andy Warhol. 
           Oui, en fait on a demandé à l'artiste Ron English 
          de créer un visuel, notre version de la langue des ROLLING STONES 
          et il nous a proposé ça! On a dit : "ok!". Autrefois 
          nous évitions toute image associée à Andy Warhol, 
          mais maintenant, nous avons presque dix ans, ça va, on est installés. 
          Et puis, on ne pouvait pas hésiter : c'est parfait! 
        Ceci dit, il y a un musée Warhol aux USA qui vend vos 
          disques à la boutique souvenirs. 
           C'est vrai! Je ne savais pas! 
        Pourquoi avoir donné à votre album le titre d'un 
          livre de Kurt Vonnegut, "Welcome to the Monkey House"? 
           Il nous paraissait adapté. Kurt Vonnegut est un de 
          nos auteurs de SF préférés, mais ce n'est pas vraiment 
          une référence à son bouquin, plutôt une allusion 
          à tout ce que nous avons vécu pendant que nous préparions 
          ce disque, ou pendant l'élaboration de n'importe quel disque. 
          Les relations avec la maison de disques, avec le management... les autres 
          membres du groupe, les ingénieurs, les mixeurs... Et maintenant 
          c'est aussi approprié avec tout ce qui se passe dans le monde. 
          Ça collait, tout simplement. 
        L'histoire traite d’une société où 
          le sexe est interdit, vous vous considérez comme des hors-la-loi 
          du sexe ? 
           Non. Non, non. Tout à fait normal. Rien de hors-la-loi. 
        Quels sentiments par rapport à la crise en Iraq? 
           On est tous assez opposés à toute guerre ou 
          intervention violente. Ça parait assez idiot d'intervenir comme 
          ça, surtout sans l'accord de l'ONU. C'est étrange, peut-être 
          est-ce terminé... On n'est pas vraiment satisfait de notre gouvernement 
          en ce moment. Ça n'a pas de sens d'aller foutre la merde au Moyen 
          Orient qui est déjà un merdier, suite à toute la 
          merde qu'on est allé y mettre. 
        Tu as fait de nouveaux enregistrement pour le spectacle de 
          théâtre de ta sœur, ou des projets solo? 
           Non, rien pour l'instant. En fait, je vais certainement sortir 
          cette bande son cet été. Sur le label d'un ami, à 
          Minneapolis, qui veut le sortir. Mais en ce qui concerne de nouveaux 
          enregistrements, non, rien. J'ai toujours l'envie de le faire, mais 
          mon temps est occupé à faire autre chose. J'ai du mal 
          à conclure les projets, en fait.  
        Quels sont les groupes de Portand du moment ? 
           THE OUT CROWD, DURANGO PARK, sont très bons, et TELEVISION 
          EYE, qui sont aussi des amis. Et puis... il y a un groupe qui s'appelle 
          GARMONBOZIA, ils sont fantastiques. Ils n'ont rien vraiment sorti, ou 
          alors très localement. Ils enregistrent des trucs et les donnent 
          à leurs amis. Je ne pense pas qu'on puisse acheter quoi que ce 
          soit. Il y a aussi un groupe punk, pas vraiment punk, plutôt new-wave 
          dans la même lignée que les Yeah Yeah Yeahs - que j'aime 
          moins - il s'appelle GLASS CANDY. Très bon. 
        Vous avez tourné la video de "Used to be Friends" 
          à Portland? 
           Oui, dans notre nouveau lieu, The Odditorium. C'est un endroit 
          que Courtney a acheté début janvier pour en faire un studio 
          C'est là que nous allons enregistrer le prochain album. 
        Le clip prolonge celui de "Bohemian Like You", c’est 
          aussi le cas des chansons? 
           Non, juste les vidéos. Les chansons sont complètement 
          différentes. Deux choses séparées. "Bohemian" 
          est une sorte de fiction, et "Used to be Friends" parle d'un 
          vieil ami de Courtney qu'il n'a pas vu depuis longtemps. 
        Vous allez tourner en Europe, combien de dates en France? 
           En France? Seulement Paris... on, enfin je passe mon temps 
          à engueuler notre tourneur pour avoir plus de dates en France. 
          Et ça n'arrive pas, je sais plus trop quoi faire. J'espère 
          que la prochaine tournée européenne comptera plus de dates 
          françaises, comme lors de notre première tournée 
          : on avait joué... partout. C'est vraiment bien, je veux recommencer. 
        Et cet été des festivals européens de 
          prévus? 
           On fait cette tournée-ci, et puis on doit retourner 
          jouer aux USA, mais, je pense qu'on reviendra certainement à 
          l'automne pour une nouvelle tournée. 
        Pete Holmström, merci. 
          
         |