Si vous n'aimez pas danser... n'allez pas voir JAMIE LIDELL.

Il aura fallu attendre une heure. D'abord, subir une première partie incompréhensible ; qui d'ailleurs n'était présentée ni sur le site ni sur les billets de la salle... Une sorte de bruit continu, de n'importe quoi électronique qui a presque fait saigner mes oreilles. Puis, une demi heure de soundcheck, alors que le public s'impatiente... Il est grand temps que le set commence...

Des ombres se dessinent sur scène, et la voix de JAMIE LIDELL résonne comme si elle venait de là-haut... un "Compass" magistral, somptueux, ouvre le bal, avec une mise en scène parfaite : devant la toile dorée apparaissent les silhouettes des musiciens, éclairées de temps à autre au son des percussions. Mais attention, LIDELL est un soul man. Le reste du concert n'aura pas grand chose à voir avec cette intro quasi-religieuse...

Car JAMIE LIDELL sur scène, c'est un feu d'artifice. Une sorte de mélange entre une kermesse funk et une messe à l'américaine, avec gospel en grande pompe et prêcheur possédé. Jamie, le prêcheur, chante, crie, danse, joue, tandis que son chœur l'accompagne dans le même état d'esprit.

Le set est un mélange de tous les albums, avec des morceaux de "Compass" joués sur scène de manière complètement différente que sur l'opus: "Completely Exposed", "It's A Kiss", "I Wanna Be Your Telephone"... Des titres que le public semble connaître, bien qu'ayant l'air surpris du changement de tempo ou autre improvisation vocale. Mais le mélange des voix qui se font échos est simplement incroyable, et l'on voit doucement des sourires se dessiner sur les visages du public comme des musiciens.
On a plus l'impression de regarder un groupe qu'un artiste, car de cette scène se dégage une atmosphère familiale, énergique et chaleureuse. On ne fait pas face à JAMIE LIDELL mais à un big band soul, funk, jazzy et électronique : mélange des genres qui fait toute la particularité de LIDELL.

"Another Day" emporte le public qui reprend le refrain en chœur tout comme le rappel, ouvert par le désormais incontournable "Multiply" : les gens dansent et chantent, on sent que LIDELL a conquis les lillois.

L'amour du soulman pour le beat boxing n'est pas en reste : au milieu du set, on a droit à un intense solo vocal... ou pas tout à fait : à ses beats se mélangent les sons mécaniques d'enregistrements divers, de batterie électronique et autre technologie musicale. Avant d'enchaîner, un peu plus tard, sur "Feel Good" devenant un délire acapella/beat box, qui se terminera par quelques échanges de miaulements avec le percussionniste...

Un concert magique qui aura mis pas mal d'étoiles dans les yeux des lillois. LIDELL est un chanteur hors-pair, mais pas que. On a, ce soir-là, eu la preuve qu'il était également un vrai showman.

JAMIE LIDELL, Le Splendid, Lille, 15 Novembre 2010
(Warp)

http://www.jamielidell.com/
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