Bon, on est à la bourre. Un an après, on réagit.

STEVE BURNS Songs for Dustmites

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Mais, ce qui me rassure, c'est que personne en France n'a été plus rapide - ou alors, trop discret. L'album "Songs for Dustmites" de STEVE BURNS est sorti il y a un peu plus d'un an outre atlantique, et aucun écho en France. J'ai cherché, rien trouvé.

Bon à la fois, l'exposition dont a bénéficié STEVE dans son pays n'aurait pu en aucun cas se répeter chez nous. Car, et ça je ne l'ai appris qu'après avoir écouté le disque, STEVE BURNS a été, pendant 6 ans et des poussières, animateur de "Blue Clues", une émission culte pour enfants sur la chaîne Nickel Odeon. On n'a pas Nickel Odeon en France, alors le bonhomme, forcement, on ne sait pas qui c'est.

Voilà le point de départ. STEVE BURNS arrête un beau jour "Blue Clues" et annonce qu'il va faire de la musique. Tout le monde s'attend à un produit gamins-orienté, bêtifiant à souhait. Et c'est à partir de là que tout devient inattendu, STEVE BURNS fait appel à ses héros : les FLAMING LIPS. Et plus encore, miracle, les gamins des producteurs Dave Fridmann et Ed Buller étant fans de BURNS, les deux hommes s'embarquent dans le projet "Songs for Dustmites".



Et en retour BURNS tourne dans "Xmax on Mars" le film des FLAMING LIPS, réalisé par Wayne Coyne, qui sortira à une date tellement incertaine et repoussée qu'il parait maintenant inconvenant d'en publier des estimations.

Le résultat est le suivant : un type dont on n'avait complètement insoupçonné le talent de songwriter se retrouve épaulé dans la réalisation de son premier disque par THE FLAMING LIPS, Dave Fridmann et Ed Buller. Pour un gars qui place "The Soft Bulletin" au sommet de sa collection de disques, on ne pourrait rêver mieux.

Et à l'écoute, c'est bien ce qu'on trouve. Pour rester dans un univers télé, c'est un très bon spin off dans la série des FLAMING LIPS. Les arrangements sont particulièrement représentatifs de ce que savent faire Dave Fridmann et Steven Drozd (batteur sur scène - mais beaucoup plus en studio).

Le répertoire de BURNS est alimenté par les idées un tantinet secouées et allumées d'un type qui a passé la plupart de ses années entre 20 et 30 ans sur un plateau télé, en costume vert à rayures, en train de s'adresser à des lapins bleus qui ne sont pas là, puisque digitalement incrustés après.
C'est doucement échevelé, et reste très fidèle à la profession de foi du premier titre "I'm your mighty little man". On est loin des explosions grandiloquentes des dernières productions LIPSiennes, plutôt retenu dans un registre intime à associer à la période "Soft Bulletin".

"Songs for Dustmites" n'est pas un disque des FLAMINGS LIPS, même s'il partage avec ceux-ci une bonne partie de son capital génétique, mais il est certainement bien au-delà des rêves les plus fous que pouvait nourrir BURNS quant à son premier opus dans la catégorie rock'n roll.

Une magistrale reconversion. Et pour nous autres français, pour qui ces rebondissements professionnels n'ont finalement que peu d'importance, cela reste un bon disque à découvrir.
 

STEVE BURNS, Songs for Dustmites
(PIAS)

http://www.steveswebpage.com/