THE ARCADE FIRE
Live Bossanova Ballroom de Portland
par Valentin
The Arcade Fire a sorti un des meilleurs albums de l’année 2004 sur Merge Records en septembre. Pourtant ce n’est pas sans crainte que l’on allait les découvrir sur scène au Bossanova Ballroom de Portland, OR ce vendredi 10 décembre.
Bien que merveilleux, l’album est fait de cette richesse
que l’on peut atteindre en studio, mais rarement en concert. Les jeux
avec les voix, l’abondance d’instruments luxueux et difficiles à emmener
en tournée, l’épaisseur du son sur ‘Funeral’, tant de raisons qu’il a
fallu prendre en compte au moment d’acheter les billets, comme par peur
d’être déçu par un être aimé.
La recette des Arcade Fire pour surmonter ces obstacles non négligeables
tient en deux mots : collectif, et enthousiasme ; et la meilleure définition
pour caractériser leur performance est tout aussi simple : Arcade Fire
est un groupe au sens le plus extrême du mot. Le groupe a manifestement
travaillé sérieusement pour ses concerts avec ces soucis de transpositions
en en concert à l’esprit. Sept personnes sur scène, dont deux guitaristes,
une violoniste, un batteur, un bassiste, une accordéoniste, un claviste,
rien n’est de trop pour le spectacle extravagant que le groupe présente
de ‘Wake Up’ jusqu’au final ‘Tunnels’, plus un unique rappel ‘No Car Go’,
morceau qui ne figure pas sur l’album. Le son est parfaitement réglé,
tout le monde chante, danse, se dépense pour remédier aux faiblesses du
collectif qui seront peu nombreuses en définitive.
La principale se situe au niveau des voix de Win Butler et de Régine Chassagne.
Le chanteur possède une voix constamment éraillée, comme s’il avait déjà
chanté pendant cinq heures avant d’arriver sur scène, et tous les deux
n’ont pas une puissance vocale spectaculaire, le moindre aigu devenant
difficile à atteindre, mais ces limites participent à la singularité du
groupe surtout que la fatigue qu’elles laissent transparaître colle très
bien aux textes du groupe. Le concert n’est pas seulement enivrant musicalement,
il l’est aussi visuellement, l’énergie déployée sur scène est irrésistible
et se propage au fur et à mesure dans le public jusqu’à la version explosive
de ‘Tunnels’ en clôture de set.
C’est sûrement là que se situe la réussite principale du groupe, rien
n’était gagné d’avance, mais le fait est qu’après une heure de concert
le public est hystérique et surpris, ayant l’impression que la soirée
appartient à celles si rares qui feront date, le concert dont tout le
monde se souviendra à Portland quand Arcade Fire jouera dans des salles
à la capacité décuplée par rapport à celle de ce soir.
FunkyRate :
THE ARCADE FIRE, Live Bossanova Ballroom de Portland
(Merge records)
http://www.arcadefire.com/
http://www.mergerecords.com/
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