Sad songs for dirty lovers

THE DEVASTATIONS S/t

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La poésie. La violence contenue. La tristesse, la peur, l’abandon, l’amour, la solitude : des thèmes classiques en somme, abordés avec pudeur, abordés simplement. Les Australiens de The Devastations, avec leur premier album, frôlent une certaine perfection pop folk.

L’ascension est fulgurante pour le groupe : après quatre concerts, ils sont invités à faire la première partie des Tindesticks, puis, en l’espace d’un an, de Cat Power, The Dirty Three et The Black Heart Procession. Il y a un peu de tous ces groupes dans la musique des Devastations, si l’on ajoute à cela une pincée de Nick Cave, une de The National, une de Lee Hazlewood et une de Nancy Sinatra. Que de références !

Ça commence par un instrumental de toute beauté, visuel à souhait, sur lequel Almodovar ne cracherait pas pour introduire un de ses films. Le violon, le banjo et le piano nous jettent d’emblée au cœur même d’un album dont on ne voudra dès lors plus sortir. La voix, grave et rocailleuse, de Conrad Standish, apparaît dès "Loene", ode à un amour perdu : "i loved her legs, her smile and everything in between".

Jamais plaintif même lorsqu’il est question de souffrances, le chant est saisissant. On est bercé, conforté, doucement enveloppé pour partir dans les balades du groupe. La musique, elle, sert de décor aux paroles. Les violons, récurrents, atteignent tout le degré de mélancolie qu’on pourrait attendre d’eux. Les guitares, parfois source de virulence (‘Hold me’), mais aussi les claviers et la batterie, bâtissent ensemble ce fond sonore visuel, poignant en lui-même, mais surtout extrêmement entraînant, à l’instar de l’instrumental "Ausencia".

Il est difficile de décrire précisément cette musique et ses effets. D’écoutes en écoutes, on se laisse accrocher par de nouveaux détails, un peu comme dans les films qu’on ne se lasse pas de regarder, on se surprend à rapidement connaître les refrains : "I want to live with you, I want you to stay with me" ("Previous Crilmes"). C’est simple, c’est beau, c’est frappant de beauté. Plus qu’un disque de la semaine, ce disque est voué à être un classique.

THE DEVASTATIONS, S/t
(Munster records)

http://www.thedevastations.com
http://www.munster-records.com