Avec THE TEMPORARY THING nous nous étions complètement emballés, ébouriffés à l'écoute d'un album auto-produit et un d'un 45-tours paru sur le label grec Pop-Art ; depuis un autre album, plus ou moins remake du premier, est sorti, et enfin aujourd'hui nous trouvons dans notre boite aux lettres un EP encore autoproduit.

THE TEMPORARY THING The Temporary Thing EP

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Cette nouvelle carte de L.A. signée Andrew Gleason / THE TEMPORARY THING nous a affolé, comme il fallait s'y attendre, et puis, une sorte de latence a pris le dessus. Après quelques écoutes, sans grand frisson, le disque est resté dans la pile 'à chroniquer' (oui, celle qui manque de s'effondrer chaque fois que le chat traverse la pièce en se prenant pour Luke Skywalker).
Enfin, après cette période interdite, nous avons repris l'écoute. Comment le nouveau disque d'un groupe qui a monopolisé notre platine pendant tout 2002 a-t'il pu connaître un accueil si froid chez nous, public acquis? A la réflexion, c'est la peur qui a forcé ce comportement distant : et si ce nouveau disque n'était pas aussi bon? et si on allait être déçus? A trop vouloir y trouver, on recule devant l'écoute pour en préserver les potentielles explosions jouissives.

Ca va bien les conneries, mais au bout d'un certain temps, on se prend par la peau du cul et on l'écoute cet EP millésime 2003 (oui, fin 2003, on a traîné, je sais c'est moche).
Effectivement, le paysage a changé depuis le LP 2002. La couleur n'est plus la même, et les sensations associées à la musique d'Andrew sont un peu malmenées. La douceur pop-folk acoustique évoquant largement BELLE & SEBASTIAN, mais également NICK DRAKE, SIMON & GARFUNKEL a glissé vers un registre plus électrique, moins folk lo-fi éthéré. Le registre Andrew Gleason reste très identifié, palpable, mais revêtu d'un nouvel habit : plus en guitares, plus amplifié, plus produit. On sent que ce n'est plus le même groupe qui accompagne le songwriter, ou peut-être que ce dernier se repose plus sur son groupe.
Malgré la perte de repères, les nouvelles sensations, la magie de THE TEMPORARY THING opère et la douceur pop de ses mélodies emporte toujours l'auditeur dans un monde mélancolique obéissant plus aux lois du spleen qu'à celles du marché.

A l'heure où le monde parachève de redécouvrir le rock'n roll, Andrew Gleason et THE TEMPORARY THING nous rappellent magistralement toute la beauté du folk, des mélodies pop, des arrangements délicats, de l'écriture douce-amère et sensible.
Dieu merci, nous n'avons pas que des DJs, des rockers, des performers, des entertainers... nous avons aussi de grands songwriters, comme Andrew Gleason.

THE TEMPORARY THING, The Temporary Thing EP
(Autoproduit)

http://www.thetemporarything.com