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QUINTIN NADIG
Anchor Details
par Quentin Dève

Abysses

QUINTIN NADIG
Anchor Details
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Un peu paumé, Quintin Nadig décide en 1999 de plaquer ses études et de devenir garde côtier. Il est envoyé en Alaska pendant un an. A son retour dans l'Illinois, le songwriter qui sommeille en lui se révèle et se réveille, et il compose "Anchor Details", le meilleur premier album de cette année, un recueil de folk tordu et mélancolique, de lueurs et de rêves inhabités.

On tient là un disque idéal pour les journées pluvieuses, ces journées où l’on n’ose pas sortir, où l’on regarde les gens dehors, trempés, où l'on s'abrite sous un abri bus en faisant attention de ne pas être éclaboussé. Le titre d’ouverture, "Stiletto heels and a bulletproof vest", avec ces bruits de gouttes qui tombe, blesse d’entrée: quelques notes de piano, quelques notes de guitares, toutes servies lentement et survolées par une voix touchante de fragilité (proche de celle de Phil Evrum des Microphones, voire celle de Conor Oberst de Bright Eyes où même de Nick Drake), remplie d’une émotion extrême, presque malgré elle. L’attention de l’auditeur n’est pas seulement retenue, elle est désormais prisonnière de ces eaux troubles, de ces remous musicaux imperceptibles mais poignants à souhait.

"Anchor Details", à travers ces onze ballades de folk slowcore et minimal, offre une possibilité de recueillement inattendue. La plongée dans cet album est forcément abyssale. En apnée, "St Mawr" et "nocturne : breath", en toute discrétion et simplicité, évoque des nuits de solitude agréable. On ne se morfond pas ici, même si "Ketchikan", lugubre et frissonnant, n’est pas sans laisser des bleus à l’âme.

Le violoncelle et la banjo, la guitare et l’accordéon, tous sont distillés avec soin, frappent juste, et mettent en valeur une voix qui se révèle, une fois le disque terminé, inoubliable. Le packaging est soigné, tout comme les mots employés par Quintin Nadig pour déplorer ses échecs, pour chasser ses démons, pour se laisser espérer.

C’est sans voix qu’il nous laisse sur le final et instrumental "lifeboat # 3 (reprise)", trois minutes de perte et d’oubli, trois minutes où l’accordéon et la guitare nous laissent dans un abandon certain. Une plage, une nuit d’été : on discerne à peine les vagues, on les entend surtout, on sent la mer, on sent un vent frais se levé, on a froid. On rêve.

FunkyRate :

QUINTIN NADIG, Anchor Details
(Quintin Nadig)

http://www.quintinnadig.com

quentin@soitditenpassant.com

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