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BELLE & SEBASTIAN
Dear Catastrophe Waitress
par Quentin Dève

"There's no point in standing in the past cause it's over and done with"

BELLE & SEBASTIAN
Dear Catastrophe Waitress
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Chaque fois, c’est la même putain d’histoire. Pardon pour le "putain". Chaque fois, je me dis que je c’est fini, que plus jamais on m’y reprendrait à acheter un album de Belle and Sebastian. Et puis, aller savoir pourquoi bah faut que j’écoute l’album et, pire, faut que l’achète. En 1996, n’en déplaise à certains, je n’étais pas réellement tombé sous le charme du groupe, mais j’étais tombé amoureux éperdument de certaines chansons qui ont suffit à faire de cette album le disque marquant de mon émigration irréfléchie, et heureusement temporaire, au Havre (Pauvre de moi !). J’ai ensuite été fidèle au groupe, me délectant d’une mince partie de leurs morceaux, mais me délectant quand même.

Oui, donc, là, je m’étais dit que c’était terminé, que jl’écouterais p’tet si l’occas se présente, mais que je n’en ferais pas une priorité du tout. Tu parles !!! Le jour de la sortie, je déballais, un sourire aux lèvres, le disque chez moi. On se refait pas, apparemment. Pourtant, cette pop gentillette, ces accents puritains et autres références à l’être suprême, ces tralalas mièvres, je croyais en être revenu.

J’étais curieux de voir comment Trevorn Horn (producteur de Frankie Goes to Hollywood et de Tatu) avait pu se marier avec les Ecossais, et surtout avec le réputé autoritaire Stuart Murdoch. Ca commence par "Step into my office, baby", qui s’inscrit dans la droite et lointaine lignée de "Legal Man". En fait, la voix a changé, la manière de chanter est plus adulte. Le groupe semble s’être ressourcé. Le titre m’accroche pas plus que ça, mais je suis surpris. Séparés de Isobel Campbell et de Stuart David, le groupe s’émancipe de lui-même, progressivement mais sûrement. Cette pop fonctionne, pas à merveille, certes, mais "Dear Catastrophe Waitress" et "If she wants me" se savoure quelque peu.

"Piazza, New York Catcher" est le premier morceau qui me touche, par sa simplicité, par sa guitare acoustique. La suite me plait. Me plait de plus en plus. L’influence avouée depuis le début, celle de Felt, se fait ressentir agréablement. Les morceaux s’enchaînent. Belle and Sebastian semble s’être reconvertit sans s’être trahi. La deuxième partie de l’album est tout bonnement efficace. Comment ne pas tomber sous le charme des mélodies et des refrains de "Lord Anthony", de "Roy Walker" ou de "Stay Loose" et de ses six minutes jouissives, de son clavier bancal et de son décalage. (mon morceau de l’album ?) ? Et une fois de plus, j’oublie que les paroles sont parfois à la limite du ridicule. Je veux bien mettre ça sur le compte du kitsch mais bon : "si tu te retouves piégés par l’amour, tu devrais adresser une prière à Dieu" ("If you find yourself caught in love"). Mais une fois de plus aussi, les orchestrations (trompettes, violoncelle, trombone) sont irréprochables. Bref, je suis charmé, sans être convaincu. Dans une dizaine de jours, j'aurais sûrement remisé l'album dans une étagère et je le ressortirai à l'occasion, quand j'aurai une passe "B&S", et j'écouterai mes deux ou trois morceax phares de l'album.

Bon, aller, c’est promis, le prochain album de Belle and Sebastian, je l’achète. Dear Catastrophe Waitress n’à sûrement rien d’atemporel, rien de révolutionnaire, ne m’a pas non plus renvoyé aux disques précédents, ni aux impressions laissées par le premier lorsque j'étais au Havre. Il ne marquera pas cette époque, à moins que je ne tombe amoureux malgré moi de certains morceaux ne m’ayant pas encore révélés tous leurs charmes…

FunkyRate :

BELLE & SEBASTIAN, Dear Catastrophe Waitress
(Rough Trade)

http://www.roughtraderecords.com

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