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CERBERUS SHOAL
Chaiming the Knoblessone
par Quentin Dève

Musique sans frontières

CERBERUS SHOAL
Chaiming the Knoblessone
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Le psychédélisme folk de Cerberus Shoal est audacieux, foutraque, inventif et expérimental. Les idées fourmillent, les disques aussi. Avec Chaiming the Knoblessone, le sextet américain acquiert encore plus de relief, en allant au bout de ses ambitions, mais surtout en créant une atmosphère exquise et envoûtante, captivante sur la durée globale du disque.

C’est parallèlement à une série de collaborations avec des groupes croisés ça et là et partageant un certain état d’esprit (Herman Düne, Guapo, Alvarius B….) que sort cet album indescriptible, entre un Pere Ubu déglingué, un Jackie O’ Motherfucker et un Olivia Tremor Control plus aventureux.

« Apatrides », premier morceau, met les points sur les « i », tout en délivrant un message sans prétention sur le statut des apatrides : treize minutes folles : folk, accent tziganes, chants éthérés, phrasés hip hop, cloches et carillons, guitares, cuivres et cris de désespoir… on s’approprie, malgré l’apparent désordre, l’ensemble des mélodies suggérées, on s'approprie ce monde singulier ; on se laisse totalement voguer, prenant de plein fouet les changements de rythme et les incursions de nouveaux instruments. « Apatrides » n’est pas non plus un titre choisi au hasard, eu égard à l’universalité musicale prônée par Cerberus Shoal, eu égard à l’absence de frontières que se fixe le groupe et à l’absence de barrières entre le groupe et l’auditeur.

Les basculements, les enchevêtrements, l’ajout d’éléments électroniques, les mouvements circulaires de la musique ont des effets insoupçonnables. « Sole of Foot of man » mélange justement électronique, folk quasi médiéval et guitare folk sans pourtant qu’on soit désarçonné. C’est la force de Cerberus Shoal : nous faire sauter haut et virevolter dans tous les sens en prenant garde néanmoins à toujours nous faire retomber sur nos deux jambes.

C’est dans la longueur que les morceaux prennent leur signification et que le déclic a lieu. Point d’ennui ici puisque on se laisse prendre par des histoires magiques, des histoires de rêve (« Mrs Shakespeare Torso ») et d’accomplissement de soi. L’interlude « A paranoid home companion », qui dure tout de même 7 minutes est un dialogue surréaliste entre un robot ménager et son maître, ou chacun tente de dominer l’autre avec des mots.

Tordus et cinglés, ils doivent l’être un peu ces Cerberus Shoal, mais ce qui est sur c’est qu’ils ne font semblant de rien. En témoigne toute le fin de l’album et plus particulièrement « Ouch : Sinti, Roma, Zigeuner ; the names of Gypsy » et « Scaly Beast Vs. Toy Piano », deux morceaux aussi incontournables qu’indéfinissables, frais et immédiat, explorant bien des terrains vierges.

En se faisant heurter des mondes et des planètes, en hésitant pas à marier une cithare à de l’electro, un violon à un accordéon mal accordé, en superposant tout son bric-à-brac, Cerberus Shoal trouve la juste voie pour appréhender le chaos et nous le rendre beaucoup moins flou. C’est touchant et jamais entendu, c’est subtil et pourtant très touffu, c’est extra terrestre tout simplement. Septembre va être étrange.

FunkyRate :

CERBERUS SHOAL, Chaiming the Knoblessone
(North East Indie)

http://www.cerberusshoal.com
http://www.northeastindie.com

quentin@soitditenpassant.com

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