Le duo allemand composé de F.S. Blumm (auteur du magnifique Ankern en solo, 2002) et Marcel Türkowsky m'a d'abord attiré l'oreille sur une compilation "Foehn Records". En à peine trois minutes, "Seetang" posait les bases d'un monde ou tout est hypnose et rêve, laissant présager un album de grand cru.

KINN Kinn

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Kinn base ses compositions sur des boucles de guitare acoustique et sur une basse. Complémentaires et au service de l'apesanteur, les deux instruments invitent des intrus divers et variés pour éviter une monotonie pourtant latente sur le premier morceau, "Greifling". A l'instar de Stephen Basho-Junghans et de Ben Chasny (Six Organs of Admittance), Blumm joue de la guitare pour amener l'auditeur vers un état second, avec moins de précision peut être.

L'ajout de structures micro électroniques laissent une sensation unique. On sent que Kinn a voulu expérimenter tout en variant les plaisirs, afin d'éviter de reproduire le schéma désormais trop redessiné de Tortoise. Blumm et Türkowsky ont semble-t-il essayé de créer des textures très riches, qui, une fois superposées, agrémentent de la meilleure manière qui soit les boucles de guitare et de basse.

Cet exercice expérimental sur les guitares offrent un certain renouveau dans le monde du rock avant-gardiste, mais peine parfois à toucher, à susciter des émotions fortes. Du moins, certains boulversements intérieurs n'apparaissent qu'à l'issu d'écoutes répétées ("Achtundert Meter") et attentives. Toutefois, grâce à une trompette exquise et délicate ("Ungezeichnetes") ou à des claviers sublimes ("Pike"), Kinn trouve un moyen tout à lui de faire frisonner. De quoi réhausser ostensiblement la vision globale qu'on se fait de ce disque intéressant (voire palpitant) et finalement, prenant.

KINN, Kinn
(Tête à Tête)

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