Nocturne impalpable

BED Spacebox

Benoît Burello, alias Bed, livre un second album aérien, contemplatif, ou chaque note prend le temps de délivrer son message, s'évaporant lentement dans l'air. A l'instar de son imparable prédecesseur, "The Newton Plum", "Spacebox" joue avec la pesanteur, évoquant les univers éthérés de Robert Wyatt et de Mark Hollis.

Il règne toujours un calme voluptueux, une impression de songe nocturne. La plongée, forcément abyssale, dans chacun des morceaux, amène à découvrir des trésors d'orchestration.

Benoît Burello a demandé à ses habituels musiciens de scène de jouer avec lui. Ainsi, le piano s'enrichit d'une contrebasse, de cuivres somptueux, d'une guitare, d'une basse et d'une batterie offrant, à leur manière, une place en or au chant, doux et enivrant.

"Spacebox", franchement jazz, recèle une lumière évidente. Une lumière aveuglante même, lorsque les morceaux s'étirent ("Nightsweeping"), laissant la parole aux instruments ("Plainfield").

Ou oublie vite une certaine similitude entre les plages, seule véritable ombre au tableau. On est bercé comme rarement. Spacebox s'achève délicatement sur un ravissement et une caresse intenses, "The Wood Bunch".

BED, Spacebox
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