CDNOW
THE STROKES
Live in Washington DC
26/12/2002
par Céline

Coup de barre?
THE STROKES, DAR Constitution Hall, Washington DC, 26 décembre 2002


( >>> check Live review - THE STROKES, Nov 29 2002, Roseland Ballroom, NYC >>> )

Aaaah… un concert des STROKES dans leur pays natal! Voila une soirée qui va remuer, les cinq gars qui ont relancé il y a presque deux ans la mode des rythmes secs et des mélodies aussi courtes que jouissives, et qui ont entraîné à leur suite une ribambelle de jeunes groupes, venus de NY et d’ailleurs, puissant sans complexes dans les meilleures habitudes du punk et du rock’n’roll, ces cinq garçons donc, dont la jeunesse et l’attitude n’ont indéniablement rien fait pour gâcher un succès rapide et mondial, vont sûrement secouer la capitale-administrative-des-Etats-Unis (qui, vu la lourdeur du terme on le devine, a bien besoin d’un bon coup de pied pour être remuée).

Premier doute, la salle : certes magnifique et très bien faite, est-ce vraiment là -dedans qu’on ranime l’esprit du rock’n’roll ? Le DAR Constitution Hall est une immense salle qui renferme d’ordinaire les nobles voix des opéras, garnie de fauteuils tendus de toile rouge et dans laquelle aucun spectateur n’aura la vue bouchée mais sera tenu de se tenir au fauteuil correspondant à son ticket, et ça n’est pas avec votre esprit rock’n’roll mademoiselle que vous allez changer les habitudes. Bon, au moins on sait pourquoi la place coûte si cher, il faut bien payer toutes les ouvreuses-placeuses qui travaillent ici, sans compter les serveurs de tous les bars improvisés, et le staff checkeur-de-billets reparti aux trois entrées du bâtiment.

THE MOONEY SUZUKI sont chargés d’ouvrir le bal : voilà un groupe qui fait partie de l’engouement pour les blousons en cuirs et les garçons mal-élevés déclenché par les STROKES. Tout de noir vêtus with very tight trouser et chaussures cirées, ces mecs sont complètement fous. Devant un public parsemé et plutôt indifférent, ils vont tout faire pour prouver qu’ils méritent leur petite réputation, comme se coucher sous leurs guitares trois fois par morceaux, le batteur n’hésite pas à se dresser debout sur ses futs, un des guitaristes va plusieurs fois finir ses solos sur les genoux des premiers rangs qui commencent à s’échauffer, les deux guitares, perchées au sommet des murs d’amplis sur les bords de la scène se lancent dans un échange de riffs agressifs, les mêmes finiront cette bataille l’un sur les épaules de l’autre en déambulant dans la salle, pendant que le bassiste enchaîne des poses de dandy, bref on voulait de l’action on est servis et c’est plutôt drôle à regarder. J’ai oublié de parler de la musique, c’est là que ça faute un peu : beaucoup de bruit pour rien, ça cogne et ça galope mais ça gueule beaucoup, le chanteur (qui de loin ressemble à Johnatan Donahue de Mercury Rev, la comparaison s’arrête là), et son accent de black, convainc plus par ses déhanchements que par ses performances vocales. Ils ont pourtant réussi à rallier à leur cause un public venu pour voir couler la sueur.

Puis arrive sur scène Jimmy Fallon (qui ??). Ce type-là semble être un peu connu ici, et est ici pour nous faire rire ! Avec des imitations de personnalités, sans accessoires d’abord, puis avec une guitare sèche, et enfin rejoint par tout un groupe habillé dans le même pyjama blanc. On a ensuite droit à toute une série de reprises-adaptations de morceaux, pas toujours très drôles, mais je laisse planer le doute en supposant qu’il faut maîtriser mieux la langue pour comprendre toutes les subtilités de la blague. Etrange tout de même cette coutume du one man show au milieu d’un concert, drôle de pays/drôles d’usages.

Puis enfin les voilà, THE STROKES ! Des les premières notes de Last Nite, le public se dresse, voilà les choses sérieuses qui commencent. Et une partie du public se rasssira petit à petit. Les chansons, on les connaît par cœur, petits bijoux de rock condensé, et on veut y croire. Pourtant les cinq NYais n’y mettent pas beaucoup d’enthousiasme, pour toute la durée du set le jeu de scène se réduit a trois pas en avant et en arrière, plutôt chancelants en particulier pour Julian Casablancas, qui visiblement s’accroche de son mieux à son micro et ses paroles pour ne pas se prendre les pieds dans ses pieds. Sa voix est sur la plupart des chansons noyée sous une grosse réverbération, qui lui donne l’impression de chanter sous l’eau. C’est un concert sans une faute, mais sans un pas de coté, on ne verra rien de plus que des chansons reproduites à l’identique, c’est propre et sans bavures. Quelques nouveaux morceaux en plus des 11 titres de l’album laissent entendre un second album dans la même veine. Pour le final enfin les choses prennent une autre tournure : Julian commence Take It Or Leave It couché au milieu du premier rang, d’une forêt de têtes penchées on entend émerger les premiers vers " leave me alone, i’m in control … ", puis il remonte sur la scène en entraînant à sa suite une cinquantaine de fans, la scène est envahie pour la fin du morceau, et c’est enfin qu’on assiste à la fête promise, les gens osent enfin se séparer de leur fauteuil numéroté !

On les a vus plus énergiques, où sont passés les jeux de jambes de Nick Valensi ou les moulinets de bras d’Albert Hammond Jr ?? Les STROKES sont maintenant professionnels et sérieux… Vivement le prochain album.

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