polyphonies islandaises - Ep #4597825832a

MùM Finally we are no one

La musique de Mùm est comme un glaçon qui se réchauffe: c'est froid et ça craque, cliquette, pop et whiz de partout. On peut l'imaginer aussi comme la BO d'un film expérimental suedois décrivant le réveil après l'hibernation, ou encore comme un party entre esquimaux décorant leur igloo comme une île tropicale. Alors quand les islandais viennent présenter sur scène leur deuxième album "Finally We Are No One", on s'attend à ce que le vent glacé des régions polaires (ou presque) vienne souffler dans nos oreilles (et vu la climatisation de la salle niveau 8 qui me souffle effectivement dans le dos, je ne suis pas déçue).

Pourtant voir ces lutins jongler entre les instruments comme une collec' de jouets - on peut citer un violoncelle, une guitare, un laptop, un pipeau , un accordéon et une pelle à poussière - est particulièrement réjouissant.
Toute l'équipe s'agite autour de Kristin anna et Gyoa Valttysdottir les deux soeurs jumelles à la candeur charmante, qui distribuent parcimonieusement leur voix enfantine (on dit aussi cristalline) et se mordillent les doigts à chaque pause.

On apprécie aussi les rythmes trip-hop, qui disparaissent parfois sous des arrangements d'orchestre classique, ou plus souvent des mélodies minimalistes, la lueur d'affolement puis d'amusement dans leur yeux quand la machine à rythme se détraque, ce mélange de sérieux très scolaire et d'intimidation, mais qui dissimule à peine un plaisir malin, ainsi que les remerciements au public en islandais.

Sachant qu'il fait 40°C l'été à Washington, ça fait l'effet d'un Perrier tranche sous la canicule,
takk Mùm.