ERIC MINGUS à Paris,

Hier soir a l'Olympia s'ouvrait à Paris le Festival des Inrocks 2000, sur une programmation "jazz-électro-pop"...
La vraie révélation de la soirée, c'est Eric Mingus (apparemment le fils du grand Charlie, dingue !), bassiste et chanteur, accompagné seulement d'un batteur.

Il joue d'un de ces instruments dont on se demande comment un tel son en sort, vous savez, ces "contrebasses" électriques fabriquées sans doute dans une matière pas possible, genre epoxy-fibre de verre ou un truc comme ça.

Etonnement, le son qui en sort est à l'image de l'homme qui est joue: rond, chaud et plein, parfaitement relayé par une batterie puissante et subtile, au swing classique mais parfaitement approprié. Au delà de la prise de risque induite par le choix d'une formation si réduite, on apprécie surtout chez Eric Mingus une voix soul au spectre énorme, la simplicité d'exécution et un sens de l'humour transmissible, offrant à l'artiste un détachement et une ironie appréciables.
Très à l'aise, l'homme joue avec le public, rigole, s'amuse de passages a capella, reprend magistralement Baba O'Riley des Who et prouve pourtant qu'il ne se prend pas au sérieux en poussant l'hommage jusque dans l'exécution de moulins de bras à la Pete Townshend.

Un artiste de notre temps, capable de transmettre des émotions simples et fortes, sans tricherie ni artifice, et tout ça dans la bonne humeur : moi, je vote Mingus !