CDNOW
RADIOHEAD
Kid A
par El CompulaFunkistador









Ground control to Major Thom,
Can you hear me, Major Thom ?

Kid A

On a définitivement perdu RADIOHEAD. Le groupe nous a échappé, échappé aux normes, aux repères, aux comparaisons.
RADIOHEAD, ou les cinq types qui accouchèrent avec leur troisième album "Ok Computer" de ce que le monde unanime qualifia très vite de chef d'œuvre absolu… comment ces types ainsi portés en triomphe pouvaient-ils rester dans notre monde ?
Disparaître dans les excès stupéfiants et s'écrouler devant la démesure de leur créature, oui certainement ; ou revenir avec un album encore meilleur, oui heureusement.
Le très attendu "Kid A", quatrième album de RADIOHEAD ne déçoit pas. Au delà de tout, ce disque satisfait les espérances les plus élevées que l'on aie pu nourrir.

RADIOHEAD ne renie en rien le tortueux, "brazilien" univers sonore et lyrique créé avec "Ok Computer", et l'explore un peu loin, comme poussant avec "Kid A" une porte de ce monde restée close jusqu'aujourd'hui.
Le ton est sombre et torturé, jusqu'à frôler le maladif. Ces nouvelles chansons sont toutes obscurément magnifiques et servies par un Thom Yorke plus écorché que jamais. Il rit parfois, ce type ? Visiblement pas devant un micro ou devant sa feuille de papier au moment d'écrire une chanson.
La musique elle même est un sommet. "Kid A" dépasse toutes les étiquettes, ou plutôt les sublime. Post-rock, post-pop, abstract-rock ? RADIOHEAD semble donner sa propre Vision du rock'n roll en l'an 2000. Vision définitive et ultime qui expédie au rayon oldies la plupart de leurs contemporains.

La formule du combo rock - les cinq types penchés sur leur instrument - est reléguée aux oubliettes. Les membres du groupe sont autant de compositeurs, producteurs et accessoirement interprètes. Une des plus importantes révolutions causées par l'émergence des musiques électroniques a été la reconnaissance du personnage du producteur dans le processus de la création musicale, aujourd'hui (sans avoir attendu RADIOHEAD) cette révolution atteint l'univers du rock et promet de belles perspectives. Les gars de RADIOHEAD sont devenus des sorciers du son, sorciers au service d'émotions, de douleurs, de cris exprimés par leur chansons. La musique de RADIOHEAD vient des tripes, s'accouche dans une débauche de traitements électroniques, de beats ou de samples, mais vient des tripes pour toucher son auditeur aux tripes lui aussi.

L'album s'ouvre avec deux titres très retenus, intimistes : "Everything in its right place" et "Kid A". Instrumentation très resserrée autour de la voix de Thom Yorke et des parties de claviers. L'envolée se fait avec "The national anthem" et "How to disappear completely" ou le groupe laisse exploser toute la tension accumulée sur les deux titres précédents et atteint un lyrisme poignant. La guitare n'est que longs feedbacks et glissés sous reverb. Exit les violents tronçonnages overdrivés de "Ok Computer", la guitare n'est désormais qu'une source de complainte parmi d'autres, en aucun cas un support rythmique. Thom York tient des parties de chœurs si présentes que l'on ne sait plus quelle partie vocale soutient l'autre. Sur "National anthem" les cuivres évoquent Mingus, le bass-line est rigoureusement énorme.
S'ensuit "Treefingers", instrumental en milieu d'album, tout en claviers en en harmonies déchirées.
"Optimistic" est le seul morceau laissant s'exprimer une guitare dans une utilisation rock traditionnelle. La chanson n'a définitivement rien d'optimiste, Thom Yorke y excelle en exécutant de très beaux changements de registres, entre violence et retenue, distance et intimité.
Avec "In limbo", "Idioteque" et "Morning bell", le groupe s'aventure dans une série de ballades sombres servies par des rythmiques synthétiques habilement mariés aux arpèges de guitare ou de Fender Rhodes. "Idiotheque" est le morceau le plus électronique de "Kid A" présentant sous une rythmique frénétique (on pense à Björk) un Thom Yorke plus toaster que chanteur.

Cet album s'inscrit parfaitement dans la voie ouverte par "Ok Computer" et poursuivie par les faces B en accompagnant les différents singles extraits. Se reporter au brillant mini-album "No surprises-Running from demons" pour parfaite démonstration.
"Kid A" élève les hommes de RADIOHEAD au statut de maîtres, et nous à celui de disciples émerveillés.

RADIOHEAD - Kid A (emi)

 

El_CompilaFunkistador@soitditenpassant.com

 

FunkyRate :

RADIOgraphie (non exhaustive, LP only, sinon on s'en sort plus) :

  • Kid A (2000) - buy it !
  • No surprises-Running from demons (1997-import Japon) - buy it !
  • My iron lung (1998) - buy it !
  • Ok Computer (1997) - buy it !
  • The Bends (1995) - buy it !
  • Pablo Honey (1993) - buy it !
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