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Le Printemps de Bourges 2004
Special Agents Elsa+Celine
SHANNON WRIGHT
23 avril 2004
 
 
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Le concert commence doucement : nous sommes confortablement enfoncés dans les fauteuils rembourrés du théâtre Jacques-Cœur, Shannon commence par un de ces morceaux les plus calmes, seule au piano, de son dernier album. Puis dès le deuxième morceau, la tension monte : elle est rejointe par Christina Files, la batteuse qui l’accompagne désormais en tournée, Shannon s’est emparée de la guitare qu’elle maltraite déjà.

Le visage caché derrière une chevelure tombante et désordonnée, la voix grave et poussée, elle s’agite pendant les longues plages instrumentales comme transpercée par ces riffs répétitifs, les passages calmes se transformant soudain en tempêtes sonores parmi lesquelles sont glissés des silences bruts, quelques mots avant que l’orage ne reprenne.

Shannon, qui joue sur ses albums de quasiment tous les instruments, est accompagnée sur scène uniquement d’une batteuse : un choix qui autorise une grande liberté dans l’interprétation et nous permet surtout d’observer la complicité entre ces deux filles, Shannon se retournant souvent vers la batterie pour aller y secouer compulsivement sa tignasse épaisse. Elles réussissent à elles deux à investir tout l’espace sonore, avec un style de guitare bien particulier mais redoutablement efficace. Le set est très énergique on pourrait même dire physique, la scène seulement baignée de rouge est balayée par un souffle presque punk avec ces deux filles, Shannon n’hésitant pas finir les morceaux sur les genoux, puis finalement se rouler par terre au pied de la batterie. Ces murs de son sont entrecoupés par les morceaux au piano, qui revêtent un ton beaucoup plus feutré et émotif. C’est dans ces moments là que la jeune femme sauvage montre toute la richesse de ses compositions, avec un style technique tout aussi personnel et particulier qu’à la guitare, tout comme son chant, capable d’un murmure comme de soudains hurlements. Elle finit même un morceau en s’éloignant du micro tout en poussant sa voix, pour finir le morceau a capella sans amplification.

Sans un mot ni un regard pour le public, avec un côté sale gosse de mauvaise humeur, Shannon Wright à néanmoins réussi à impressionner par l’énergie qu’elle insuffle à ses morceaux sur scène, un style fougueux et dévastateur, imprévisible mais réjouissant.

 
report : Elsa / pics : Celine

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