Quatre écossais dans le vent. Quelques mois seulement après la sortie de leur premier album, Franz Ferdinand triomphe à Bourges. Et ce n'est que succès mérité.

La joie bondissante de leurs chansons qui font valser les filles et pleurer de jalousie les garçons accède sur scène à toute sa dimension euphorique et irrésistiblement dansante. Pourtant à voir le groupe, on est loin du show des YYYs et de Karen O, fringués comme des étudiants sages, ils arrivent sur scène  avec une simplicité digne d’un chanteur folk esseulé. Et jouent leurs chansons. Qui sont tellement fantastish qu'elles se suffisent à elles mêmes. Franz Ferdinand n'a pas besoin de look, de postures sexys ou autres déshabillements, non ces mecs possèdent un sens si évident du tube qu'ils n'ont qu'à se poser dans un coin et jouer, leur talent d'écriture fait le reste. Les morceaux à la scène sont relativement fidèles à l'album, quelques intros sont allongées, dorlotées quelques longues secondes histoire de tenir le public en haleine. Ils nous disent quelques mots gentils, 'bonjour, ca va?’, oui merci très bien, dans un français sans accent en ce qui concerne le chanteur Alex Capranos.

Une autre sensation agréable qui émane de ce groupe repose sur leur volonté non feinte de faire plaisir à leur public, donnant l'impression de venir jouer pour divertir et mener des poignées (dans notre cas, les deux tiers du public debout) de personnes dans une transe purement jubilatoire. Franz Ferdinand ne jouent pas leur vie sur scène, ils ne se la jouent pas non plus par ailleurs, ce n'est pas leur carrière qui les motive, non; c'est le plaisir de jouer pour quelques uns. Finalement, il semblerait que ce côté totalement désintéressé par le business de la musique libère nos compères et leur confère cette fraîcheur si rare.

Le groupe compose déjà pour le prochain album, alors qu'ils sont en tournée permanente, l’écriture semble beaucoup les amuser. Evidemment avoir signé un contrat pulpeux qui assure leur distribution aux états unis a de quoi les rassurer, même sans cela, pour sur et pour l'instant, ils n'ont pas l'air de raisonner en termes de carrière et de quelconques traces dans les encyclopédies du rock. Un groupe qui ne capitalise pas, et qui s’amuse, c’est bien trop rare et précieux ces jours ci.