B e n i c à s s i m   2 0 0 2
VIII Festival de Musica Independiente

Quentin vous raconte
son Benicassim 2002

 
<< back <<

Quentin vous raconte son Benicassim 2002

Cette année encore, SDEP s’est déplacé sur la Costa Azahar pour assister à ce qui reste comme le meilleur festival en matière de programmation. Un festival qui s’est, cette année, popularisé et internationalisé, puisqu’on pouvait y voir, en vrac, des britanniques, des allemands, des autrichiens, des danois, des français

Cocaïne et autres substances à profusion empêchent bien des gens d’assister à des concerts. Citons par exemple ces fans de Cure (tee-shirt du groupe, maquillage noir) qui comataient alors que Robert Smith tentait de séduire la foule à plusieurs décamètres de là.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette édition même s’il a fallu parfois faire des choix et des croix sur certains concerts. Voici les chroniques des prestations que je retiendrais


The Notwist, Jour 1 (19h00). Escenario Fiberfib.com

plus de photos par là...Sous la tente de l’escenario fiberfib règne une moiteur certaine et un climat d’impatience générale. Le quatuor berlinois entre en scène presque nonchalamment, peut être impressionné par l’événement, se devant de confirmer sa bonne tenue après un " Neon Golden " encensé par les critiques.

Outre les premières secondes du concert, les Notwist surpassent nos attentes. Markus Acher, la chanteur, tape sur sa guitare avec un morceau de fer et Martin Gretschmann se défoule aux samplers, moogs et claviers. Toute en donnant à leurs morceaux une impulsion nouvelle, les anciens joueurs de rock qui sent le graillon, obtiennent les vivas d’une foule comblée et se permet un final inédit d’une grande envergure.

Meilleur titre : Chemicals


Viva las Vegas, Jour 1 (19h45), Fib Club

Le groupe ibérique, auteur d’un excellent album éponyme cette année, joue devant un nombre assez réduits de spectateurs, sur la petite scène. Un départ catastrophique, du à d’énormes problèmes techniques (son inaudible), énerve Jose Luis Aguado, le chanteur, qui laisse tomber sa guitare et s’en va soudainement en coulisse. Son adipeux manager le raisonne et il revient sur scène ; le son s’arrange rapidement, et le groupe prend un peu plus confiance.

La voix suave et reconnaissable, susurrée, touche plus que sur album. Le groupe joue son répertoir avec brio (Estaré de paso, Inmune a las palabras) avant d’entâmer un final tout en puissance (à la Mogwaï), coupant le souffle de ceux qui arrivèrent tardivement en se disant qu’ils avaient sûrement raté quelque chose d’important.

Meilleur morceau : Corazon sano


Montgolfier Brothers, Jour 1 (21h 40), Fib Club

On attendait beaucoup des Montgolfier Brothers, ne serait-ce parce qu’il fallait se priver d’aller voir Four Tet qui jouait plus loin au même moment. Là, on doit l’avouer, grosse déception. Roger Quigley, le chanteur, semble perdu, ailleurs. Il passe son temps à regarder en coulisse d’un air dépité et gâche le pourtant sublime " Seventeen Stars ". L’explication : il n’a pas de retour et n’arrive pas à se régler.

Quand il n’a pas l’œil tourné vers les ingés sons, il lit les paroles sur un cahier situé à sa gauche : bref, on ne le sent pas présent. Ça et là, le groupe sort la tête de l’eau, mais on en gardera pas un souvenir impérissable.

" Meilleur " morceau : Une chanson du crépuscule


Miss Kittin and The Hacker, Jour 1 (22h35), Escenario Motorola

Extraordinaire prestation scénique de Caroline Hervé, aka Miss Kittin, qui, en petite tenue, harangue la foule, notamment en enlevant ses bottes et en les lui jetant.

Jouant beaucoup de morceaux de son " First Album " , le duo délivre une électro aux accents un peu rétro qui ne laissent pas indifférent. Les rythmes effrénés donnent vite envie de danser et de se prendre au jeu, quitte à finir en eaux, prêt à aller se doucher dans les douches du camping A.

Impossible de ne pas courir acheter le disque après.

Meilleur morceau : Frank Sinatra


Departure Lounge, Jour 2 (19h00), Escenario Fiberfib.com

C’est un Tim Keegan appeuré qui entre en scène, avouant gêné que le groupe n’a jamais joué en Espagne. Ça commence par un des morceaux instrumentaux de leur répertoire, puis par le sublime " Straight Line to the kerb ".

Certains anglophones chantent, les autres se contentent de se laisser absorber par les refrains implacables et par les mélodies simples mais touchantes. " The New you ", véritable tube issu du premier album du groupe fait ses effets, et la cause leur est alors toute acquise.

La tension se relâche et le groupe s’abandonne à des petits bijoux pops, avant d’abandonner la scène en jetant au public des bouquets de fleurs disposés sur les enceintes pendant le concert.

Meilleur morceau : reprise de " Survivor " des Destiny’s Child


Polar, Jour 2 (20h40), Fib Club

La (seule) révélation de ce festival est espagnole. Les inattendus de Polar, formation de Valence, sont pourtant eux aussi les victimes de problèmes de son récurrents au Fib Club qui nuisent sensiblement à leur musique lo-fi violonisante. Dès le troisième titre, les réglages sont effectués et le début d’un grand concert peut commencer.

Alternant des passages sombres et minimalistes largement inspirés par Low (qui leur succédera sous cette même tente, un peu plus tard) avec des montées en puissance de hauts calibres, les cinq régionaux de l’étape promeuvent leur nouvel album (A letter for the stars) de la meilleure manière qui soit.

Concentré mais en osmose avec le public Polar rappel les canadiens de Kepler, ou pour être plus clair, les meilleurs tentatives d’allier lo-fi et post rock tout en conservant une savoureuse mais inexplicable touche personnelle.

Meilleur morceau : It’s so cold outside


Thalia Zedek, Jour 2 (21h35) Fib Club

Arrive ensuite cette bonne femme laide (on peut le dire) mais touchante ; le genre qui en impose et qui fait dire : " respect ". Accompagnée par le néo Migala Nacho Vegas, Thalia Zedek (ex-Come) vient jouer ici les morceaux de son album Been Here and Gone, sorti il y a un an.

Toujours à fleur de peau, les compositions de l’américaine font parfois mal aux tripes, laissent rarement indemnes. En observant cette femme chanter de sa voix troublante, on ressent bien plus d’émotions qu’au travers du disque. On sent qu’elle se met à nu, qu’elle se vide de ses maux.

Ce sont les deux reprises " 1926 "(de Gogel) et " Dance me to the end of love "(L. Cohen) qui vont bouleverser le plus le public qui a choisi Thalia Zedek plutôt que les Super Furry Animals.

Thalia dédie ce Dance me à Jesus. Non pas le fils de Marie mais Jesus Llorente, le " patron " du label Acuarela, qui l’a faite venir ici. Elle quitte la scène d’un geste de la main, presque désolée de nous avoir fait mal.

>> Jesus est là : >>

Meilleur chanson : Dance me to the end of love


Low, Jour 2 ( 22h40), Fib Club

Ayant été annulé pour convenance personnelle l’an passé, le trio de Duluth était cette année bien présent à Benicassim. La foule est assez clairsemée : la plupart des festivaliers ont en effet préférer voir Belle and Sebastian sur la grande scène ; ce sont des fans avertis qui sont là, impatients. Un Israélien, au première loge m’avoue être venu ici uniquement pour voir Low. Il connaît tous les morceaux par cœur et les reconnaît dès le première note. Il fait donc partie de ceux qui crient quand Alan Sparhawk entonne le premier couplet de Lordy.

Après deux extraits de leur album à venir à l’automne, le groupe s’attaque à son répertoire d’une manière particulièrement inspirée. En fait le groupe a décidé de passer à la moulinette des morceaux extraits de Secret Name, qui n’est pas pour autant son dernier album. Passer à la moulinette parce que Low adopte une attitude bruitiste, secouant ses compositions en leur donnant un visage plus électrique.

Zak, fidèle à lui même, est de dos et Mimi Parker, elle, a revêtu son costume de fille qui fait la gueule. Alan se dandine et met toute son énergie dans sa guitare et son chant, laissant sortir des sons inhabituels, s’accordant pourtant à merveille avec leur désir de transcendance musicale.

Soon, Two Step, Will the night, Starfire : Low prouve sa forme actuelle et les déçus de Belle and Sebastian rejoignent un public déjà conquis. Les applaudissements entre chaque morceau sont les plus forts entendus ce jour là, surtout après l’extraordinaire Dinosaur Act, ici véritablement frissonant.

Chose rare en festival, un des organisateurs du festival autorise Low à revenir pour un rappel somptueux.

Meilleur Morceau : Dinosaur Act

N’oublions pas Radiohead ni, le troisième jour, ses Chemical Brothers étincelants et un Air tardif (début à 4h50 du matin).

<< back <<

News | Labels | Sélection | Dossiers | Chroniques | Photos | Sons/MP3 | Netradio |Sommaire | Contact
C in a circle SoitDitEnPassantEntertainmentWorldwide company.