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BRIGHT EYES
Lifted or The story is in the soil,
Keep your ear to the ground

par Quentin Dève

‘I do not read the reviews’

BRIGHT EYES
Lifted or
The story is
in the soil,
Keep your ear
to the ground

Lorsqu’on a laissé Conor Oberst après l’extraordinaire album conceptuel ‘fevers and mirrors’, on pouvait craindre une chose : qu’il se suicide (vu l’état de dépression avancée dans lequel on l’avait laissé) et entre trop tôt dans la légende. Heureusement, on a eu des nouvelles fréquemment, par le biais de disques ou de projets parallèles (Desaparecidos) et on attendait impatiemment la sortie du quatrième album de Bright Eyes.

Si on réduit ce groupe à Oberst, c’est qu’il en est le bâtisseur principal : né en 1980, il commence à écrire à l’âge de 13 ans, et narre depuis avec rage et émotion les souffrances existentielles qui polluent son quotidien. Les choses évoluent logiquement, et les interrogations changent.

Après la quête d’identité et la non acceptation de soi, Conor Oberst s’attaque à des maux ayant attraits à son rapport avec autrui, aux sentiments humains. Si aucun concept ne domine ici, on ressent pourtant un désir global de connaître ce qui est à la source (‘the story is in the soil’ : l’histoire est dans la terre !) de ces sentiments, c’est à dire de l’amour, qu’il soit familial ou au sein du couple, ou de l’amitié.

Musicalement, pas de changement majeur, même si la liste des invités est impressionnante. La particularité de Bright Eyes est toujours de satelliser des instruments variés autour de la voix singulière de Oberst, qui rend ce folk si unique. Ainsi, en vrac, vibraphone, mandoline, banjo, piano, harmonica, trombone, basson, trompette… mettent en valeur la voix, transpirant de dépression, de rage de vivre.

Globalement, les morceaux de ‘Lifted…’ sont plus longs, plus narratifs que dans les albums précédents. D’ailleurs, le livret est un petit livre, avec un chapitre, des pages et un épilogue. Si deux titres devaient se dégager du reste de l’album, ce serait le premier et le dernier. ‘The big picture’ est traversé par un thème, repris un grand nombre de fois, durant lequel la fureur intérieur est latente et finit par exploser au bout de huit minutes, alors qu’une guitare sèche nous a mis sous tension tout le long de la chanson. ‘Let’s not shit ourselves’ (‘Ne nous chions pas dessus’), sans être une énième version du carpe diem, s’attarde sur les mystères de l’amour , et, incroyable, se termine sur un constat positif : qu’il est bon d’être humain pour aimer et être aimé.

Entre ces deux titres, on traverse à nouveau le cerveau de ce jeune homme épatant, qu’on chérit forcément, qu’on a envie de consoler, peu importe ce qu’il chante. Même lorsqu’il déclare ne pas lire les chroniques (" I don’t read the reviews ", toujours dans ‘let’s not shit…’), on ne lui en veut pas.

Je vous laisse donc le plaisir, les sensations, la beauté et la primeur de découvrir tous les autres morceaux de ce nouveau chef d’œuvre.

FunkyRate :

BRIGHT EYES, Lifted or The story is in the soil, Keep your ear to the ground (Wichita/Chronowaw)

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www.thestoryisinthesoil.com

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